3.3.5 - Printemps 867 : le rude lendemain

"Il va mieux"
Julien était à nouveau debout et regardait Anselme.

"Je suis la pour ça, enfin, je suis la pour qu'on s'entende. Dites moi que vous lui ferez plus de mal, s'il vous plait, plus de mal à personne de nous."

*se tenant un peu en retrait, Lhassa qui avait retrouvé ses esprits regardait le jeune Julien avec admiration, elle n'osa pas ouvrir la bouche de peur de gâcher le précieux instant*

-" Tu devrais te cantonner à ce que je t'ai demander Julien, je n'ai absolument rien à te promettre! "

"J'ai parlé pour moi, j'ai dit pardon et j'étais sincère. Et je vous remercie de m'écouter et de me pardonner, c'est signe d'un grand chef. Mais je mettrai pas un compagnon dans l'embarras, je balancerai pas. Vous avez dit entrevue, rencontre, ça veut juste dire parler, ça je comprends bien, mais je vous dirai pas ou il est. Je veux bien lui dire que vous voulez lui parler, mais si je peux pas lui dire que vous lui ferez pas de mal, c'est même pas la peine que je lui demande. Et pis vous voulez parler à Dion, mais moi aussi j'ai des choses à vous dire, à vous montrer. J'ai trouvé un endroit que ça serait bien qu'on fasse une tour de guet."

"D'accord, d'accord, c'est ça qu'on va faire, ça parait bien, mais dites, vous êtes surs elles vont pas reviendre les sales bêtes hein ? Sinon je veux bien boire de l'eau, j'ai rudement soif, et après je repars si vous voulez. Quoi que je dois dire de votre part à Dion ?"
Julien, en attendant la réponse, jeta un coup d'oeil timide et circulaire à la ronde, en insistant dans la direction ou étaient parties les discordes. Il tenta de noter les expressions sur les visages des assistants, espèrant des signes de contentement. Comme pendant le combat, il avait jusqu'ici agit par instinct, mais à present, le tract commencait à le faire renifler et ses jambes tremblaient. Il avait rêvé être le centre de toute attention, mais à present que cela arrivait, il ne trouvait plus du tout cela à son gout.

- " Tu dis à Dion ce que je viens de te dire c'est tout."
Anselme se tourna vers Lhassa.
-" Donne lui a boire et nourrit le si il a faim, ensuite il repartira porter mon message à Dion."

Julien n'ajouta rien, mais se tourna vers Lhassa, attendant poliment qu'elle confirme l'invitation d'Anselme.

*lhassa lui sourit puis passa un bras amical autour des épaules de Julien avant de l'entrainer vers la cuisine, elle eut tôt fait de lui préparer un bon petit en cas accompagné d'un thé et se contenta de le regarder manger, elle n'osa pas le déranger mais ses yeux disaient son admiration*

Julien, rouge pivoine, laissa son embarras de coté pour faire honneur au repas qu'il engloutit avec un apetit d'ogre.
Il ne sut que repeter la bouche pleine "m'ci, ch'est rudement bon", à plusieurs reprises et finit par proposer maladroitement sa brassée d'orties à soupe.

*Lhassa mit les feuilles d'orties à sécher précieusement en vue d'en faire une soupe ,gardant les tiges qui ne se prétaient pas bien au potage pour une éventuelle décoction*

"M'ci bien, faut que j'parte maintenant. M'ci."

Julien prit ses affaires et partit, se disant quand même que la journée était bien avancée.
Il salua les gens qu'il croisa en quittant le camp.

[J'attend encore un jour ou deux de voir si Dion se manifeste de l'autre côté, sinon je poursuivrai]

*Lhassa avait regardé le jeune garçon partir une fois son repas fini, éspérant qu'ils reviendraient bientôt et sans encombre, en rentrant elle vit Korg-Hâl assis devant l'âtre qui semblait méditer en regardant les flammes, elle se permit de s'approcher de lui pour lui parler*

Ravie de vous voir de retour et en bonne santé Maître Barbenfeu *le salue d'un humble signe de tête*, j'étais intriguée par votre récit aussi j'aurais aimé vous demander quelque chose, concernant ces vestiges que vous avez découvert avec la demoiselle Marion, croyez vous qu'il serait possible de les dégager suffisemment pour pouvoir y accéder? Et peut être y trouver un confortable refuge s'ils ont par le passé été habités?

Barbenfeu parut surpris de la question et grimaça en repensant aux bains qu’il avait dû prendre pour se rendre jusque là. « Par Orgar… déjà rendre le chemin jusque là plus facile, ce s’rait pas mauvais… j’suis pas sûr qu’on a les moyen d’le faire pour le moment, mais ce s’rait pas bête pour l’hiver! »

Et par le haut, vers la Dame de Pierre dont vous avez parlé, ce ne serait pas plus simple?

"Ah ben, ça... c'est sûr... mais va falloir bâtir un pont si on veut pas se taper la route au gué à chaque fois!" dit-il en se tapant la cuisse comme poue souligner qu'il aurait dû y penser lui-même. "C'est sûr que si on trouve une route rapide, on pourra voir à dégager... mais faudra chasser les vilains oiseaux"

Ces vilains oiseaux ne devraient pas géner longtemps d'aussi bons guerriers que vous! Vous avez dû être pris par surprise, et qui sait en déblayant s'il n'y aurait pas un antique trésor caché dans ces vestiges...

Anselme assis non loin de Barbenfeu jouait un douce mélodie à la flute, la musique était correct quoi qu'un peu mélancolique. Il suivait malgré tout la conversation avec intérêt. Il s’arrêta de jouer pour dire:
-"Ce n'est pas une mauvaise idée en soit, mais vous laisseriez la baronnie à la merci de quiconque qui passerait par là.
Je pense en particulier à nos amis en culottes courtes."

Oh je disais cela pour plus tard,il nous faut déja produire de quoi manger, par contre en cas d'attaque importante de bons murs seraient plus aisés à défendre non?

Barbenfeu acquiesça, ajoutant songeur : « si la première salle qu’on a découverte est garante du reste, il doit y avoir toute une cité derrière ces débris… »

***
Sur le chemin, Julien filait bon train. Il lui tardait d’informer Dion de la décision d’Anselme de le rencontrer. Quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir au détour d’un boisé, drapée de noir, la dame Margot de Heidheld et Agnès qui longeait la rivière en sa direction. Elles le virent à leur tour et Agnès le salua. Il accéléra le pas.

Il parvint à leur hauteur, haletant. Comme si elle avait deviné la question qui lui trottait en tête, Margot lui dit : « Nous avons croisé Dion au gué et je l’ai entendu. Il y restera en attendant que j’aie consulté Anselme. À te voir sur le chemin du retour, j’en conclus que la situation est moins désespérée que Dion ne le croyait… »
Laissant tomber un instant son attitude impérieuse, elle se radoucit : « Et toi Julien, comment vas-tu? »