3.3.5 - Printemps 867 : le rude lendemain

[Sont présents : Anselme, Lhassa, Jean, Isen, Éderic, Masklynn, Méliore et Lucindiel]

Le prisonnier s'était enfuit. Il avait tenté de faire fuir le cheval, mais celui-ci était fidèle à son maître. Anselme hocha la tête en soupirant...

Éderic vint à Anselme ce matin-là, arborant un air inquiet qui ne semblait pas lui seoir. « Je pouvions parler messire ? » dit-il, sérieux, de sa voix de gamin.

Anselme restait curieusement calme, analysant la situation.
Dion c'était enfui, et comme Julien manquait à l'appel il était facile de comprendre le déroulement de l'événement.
Il fit un rapide et bref tour de tête des personnes présentes, profitant pour voir la tête qu'ils faisaient tentant de les sonder sur leurs avis concernant cette mésaventure et machinalement quand ses yeux se posèrent sur Lhassa il lui dit :
- " Toi au moins tu as eus la présence d'esprit de rester parmi nous."
Puis il dit à Méliore de faire un inventaire dans la journée, histoire de voir ce qu'il manquait à la baronnie.
Il allait formuler un autre phrase quand il entendit une petite voix près de lui.
Éderic se tenait près de lui, cet enfant sans histoire âgé de 13 ans demandait la parole, Anselme ne put s’empêcher de penser à Julien qui était plus jeune d'une année et qui c'était embarqué dans une aventure avec un mercenaire de 10 ans son ainé.
Il posa une main amicale sur l'épaule d'Éderic, ce qui intimida le jeune garçon plus que de le rassuré.
- " Bien sur que tu peux parler Éderic, tu as le droit à la parole comme tout un chacun, nous t'écoutons."

- J’disions ça moi j’disions rien, mais les picoreuses, va falloir que quelqu’un s’en occupe, dit le jeune, pragmatique.

[Anselme peut faire un test de psychologie pour sonder ses compatriotes… d’habitude, c’est là qu’il se plante ]

Anselme s'attendait à quelque chose de plus important que de se préoccuper des poules sur l'instant, mais il fit avec.
-" Et tu as quelque chose à proposer ? Ou c'est juste une remarque ? "

Psychologie D 20 : 7 + 0 (sag) = 7
(Maudit Md ! Salaud ! )

*Lhassa la mine fort allongée partit au champ sans guére de coeur à l'ouvrage, ce jour là elle emmena son petit cube et plus d'une fois elle profita d'un petit temps de repos pour le consulter, elle en profita aussi pour récupérer une poignée de sable fin qu'elle plaça dans une petite bourse de tissu à sa ceinture *

« -J’disions ça juste pour pas qu’vous les oubliez. J’pensions ben qu’vous alliez avoir la tête à aut’chose… et vu c’qu’elles valent, ce s’rait d’valeur. J’ai pas grand chose à en dire, j’préférions qu’la décision soit de vot’idée… », répondit le berger en haussant les épaules.

Éderic n’avait pas tort, Anselme avait les idées ailleurs. Il regardait Lhassa se rendre au champ… Jean était encore terrorisé, Lucindiel semblait s’être réfugié dans ses pieuses méditations et ses deux guerriers, Méliore et Isen attendaient les ordres sans prendre d’initiatives… Le temps semblait figé, comme si tout ce qui avait été construit n’avait plus la même importance.

Éderic n’avait pas tort, Anselme avait les idées ailleurs. Il regardait Lhassa se rendre au champ…
Il reprit ses esprits, ce n'était pas le moment de baisser les bras !

Lhassa avait quittée le groupe pour aller au champs, sans même daigner attendre ce que Edéric avait à dire, Anselme comprenait son désappointement, mais il pensa au petit Edéric qui avait courageusement prit la parole, et que par égard au petit berger elle aurait put attendre la réponse de celui-ci.
-" Ma décision Edéric, c'est que tu pourras prendre un œuf en plus de ton repas ce soir, et cela pour ton bon sens."
Anselme s’adressa Jean :
- " Après cette discussion tu vas faire la cabane à poules, et si Edéric veut t'aider qu'il le fasse. Faites moi ça correctement mais dépêchez vous. Si vous me faites ça vite et bien, je vous ferai faire une promenade à cheval."
Puis il continua en s'adressant aux personnes présentes...
- " Avec deux personnes en moins à la baronnie, on va avoir plus de travail les premiers jours, mais nous aurons deux parts de plus pour les repas, si nous y mettons tous du notre on aura de quoi aborder l'hiver sans trop craindre de disette, et l'hiver arrivera toujours trop vite, même si il est encore loin.
Lucindel protégera le feu sacré comme elle le fait si bien et s'occupera des bobos de chacun.
Méliore tu vas me faire l'inventaire de ce qu'il manque et mettre les vivres à l'abri, tu en auras la surveillance et tu distilleras à Lhassa ce qu'elle à besoin pour les repas, sans plus.
Il ne faudrait pas que nos déserteurs deviennent en plus des pillards, et certain(e)s dans ce camp pourraient avoir envie de leurs en fournir.
Si ils crèvent de faim c'est leurs problème, ils n'avaient qu'a réfléchir avant d'agir, mais il y a ici des gens que j'estime et je ne voudrais pas qu'ils manquent de quoi que ce soit, en d'autres termes, la baronnie avant tout ! " Las il ajouta sur ses derniers mots "... ce que certains ont du mal à comprendre."

" Ensuite Méliore tu aideras Lhassa à cultiver, je voulais le faire moi même, mais pour le moment elle semble ne pas apprécier ma compagnie.

Isen je te laisse organiser tes journées et tes nuits comme tu l'entends, enfin presque... Je te charge de la garde de la baronnie, tu es meilleur guerrier que moi et tu dépendais de la Baronne Margot de Heideld avant mon arrivée, et dans ce cas le mérite t'en reviens d'organiser la protection de la baronnie.
Pour les tours de gardes tu peux me compter dans le lot.

L'absence de Barbenfeu et Marion commence à être longue, et je commence à être inquiet.
Si Dion n'avait pas fait le malin je l'aurait envoyé aux nouvelles, j'avais même prévu de l'envoyer quérir d'autres nouvelles, enfin n'en parlons plus...
Tant que Barbenfeu et Marion ne sont pas revenus on ne peut pas affaiblir la baronnie en partant à leurs recherche, on ne peut que prier qu'il en leurs soient rien arrivés.

Bien maintenant si quelqu'un à quelque chose à dire c'est maintenant, après le travail nous attend."

*Au retour d'une longue journée au champ Lhassa eut un mince sourire en voyant que les provisions avaient été "mises à l'abri", et seulement un peu de grain prévu pour le repas du soir, elle ne demanda rien de plus à Méliore et prépara le plus fade et grumeleux gruau qui ait jamais été servi en la petite colonie. Il faudrait bien le mâcher en prenant garde à ne pas se casser une dent pour éviter au lendemain un passage au guichet difficile...Le petit faillot d'Ederic eut quand à lui un oeuf trop cuit et caoutchouteux, le tout sans épice pour relever bien entendu*

Anselme profita du moment du repas, pendant que la colonie était rassembler pour interpeller Lhassa.
- " Lhassa, tu peux nous dire ce que tu nous reproche exactement ? Pendant ce temps Lucindel tu nous prépareras un repas plus fameux que celui ci."

Mais je ne fais que préparer avec ce qui a été mis à ma disposition...Je navais pas accés aux herbes et ingredients visiblement. Si ca ne vous convient pas, effectivement, faites préparer par quelqu'un d'autre, ou laissez moi faire comme d'habitude.Mais si vous voulez meilleur repas il faudra laisser Lucindiel accéder à un peu plus de choses je crois.

Anselme avait déjà reposé son écuelle en faisant la grimace, il en avait mangé trois ou quatre cuillerées et cela lui avait suffit.
-" Il me semble Méliore que tu n’ai pas compris le sens de mon ordre concernant la nourriture.
Quand je t'ai fais pars de la distillé, je ne le pensais pas à ce point. Enfin ce n'est pas grave.
Procure à Lhassa ce qu'elle a effectivement besoin désormais, à moins que... Lhassa ne veuille plus cuisiner pour nous ?"

Méliore se renfrogna en lançant un regard glacial à l’azalaise. « Oui, messire » se contenta-t-il de répondre.

*Lhassa incline simplement la tête et retourne en cuisine*

A la fin du repas Anselme resta à discuter avec Méliore et Isen (Et ceux qui veulent être présent, soit pour suivre la conversation et dire un mot... Ou soit juste ils sont là comme ça, ou pas là du tout. Je dis cela pour spécifié que je ne clos pas les discussions de la soirée avec quiconque (enfin ceux présent...)
Anselme posa des questions à Isen et Méliore sur les batailles qu'ils avaient livrés auparavant avant de venir à la baronnie, car le jeune noble avait passé plus de temps à étudier les livres que le combat sur le terrain, car il se destinait à être traducteur plutôt que chevalier.
(c'est un peu pour cela que le père d'Anselme l'a envoyé à la baronnie, pour lui faire les pieds. (cf son BG))
Au bout d'un moment il en vint à cette question:
- " Isen toi qui est plus au fait de ces choses, qu'elle est la punition pour un déserteur ? "

*Bulletin cérébral de Lhassa*

"Ah qu'il étaient fiers ces grands guerriers, ce Méliore qui désormais était si froid et qui avait été apeuré comme un novice par la charge des cullottes en herbes...qui ne s'était rallié qu'au cri de Lhassa au point de la rejoindre sur le champ de bataille car elle au moins avait gardé courage, ce grand stratége d'Anselme qui lui même était resté paralysé par la peur, faisant que des ordres précis avaient bien tardé à venir, autant pour sa stratégie, et même Isen qui lui aussi était resté tétanisé.
Comme il était commode pour eux désormais d'oublier.
Pire, comme il était commode de juger désormais les autres, les autres qui avaient vaillamment combattus comme Julien, avant de refuser une décision qui leur semblait injuste .
Il fallait sans doute un exutoire pour faire oublier leurs peurs, il faudrait sans doute le prétexte des us et coutumes pour condamner Julien, sans même parler de Dion.
Ces terres n'étaient pas tendres pour les femmes, encore moins pour les esclaves, mais pas seulement, elles étaient dures pour tous ceux qui n'étaient pas nés du bon coté de la cuillere d'argent, et pour ceux qui refusaient les injustices que cela pouvait engendrer.
Lhassa connaissait cela depuis longtemps, elle n'avait juste pas encore totalement appris à masquer ses sentiments"

Isen répondit sur un ton las à la question d’Anselme : « En Ronce, on les déplace généralement au camp de Banherig pour qu’il exerce comme bûcheron. Plusieurs n’en revienne pas. Sinon, il y a les mines de Sadburg… vous pourrez en parler avec Barbenfeu, c’est de là qu’il vient… Remarquez, pour envoyer Dion jusque-là, il faudrait encore qu’on passe le col… Sinon, à Prospertown, ils les vendent comme esclave il paraît… et à Voedfrieg, ils les écartèlent… »

Isen réfléchit un instant avant de reprendre sur un ton à la limite du sarcasme : « Vous avez l’embarras du choix quoi… »

Anselme répondit sur un ton amer :
- " Je n'ai pas l'intention de faire un choix, Dion aura suffisamment à faire avec le choix qu'il a fait, de plus il à Julien avec lui, pour un mercenaire un jeune de cet âge est un poids et une responsabilité et ils ne mangeront pas tous les jours à leurs faims.
...
Le plus gros reproche actuellement que je pourrai faire à Dion, c'est d'avoir accepter que Julien l'accompagne dans cette aventure.
Si ils s'en sortent Julien en sortira certainement plus mûr, mais à quel prix ?
...
Bien que Dion mériterait sans doute un de ces choix comme punition pour désertion, je pense que cela ne servirait en rien la baronnie, de plus le temps que nous avons à consacrer doit ce cantonner à la baronnie pas à la chasse à l'homme.
Nous ne sommes pas à l'abri d'autres attaques, bien que je pense que ces Gob's sont plutôt des petits clans nomades, indépendants et éparses, plutôt que de grandes tribus, ils attaquent au gré de leurs errances, j'en veux pour preuve le campement provisoire qu'ils ont établie au bord de la rivière, puis cette nouvelle attaque sur un front totalement opposé bien des jours (mois ?) après.
Depuis le temps si ils avaient voulut on serait tous mort, mais je peut me tromper ?
Mais prions que cela ne soit pas car si l'on comptabilise les absents à la baronnie, on s’aperçoit très vite qu'elle est réduite de moitié en ce moment.
Dame Margot qui est en voyage avec Agnès sa suivante et Frédélin, Marion et Barbenfeu qui sont absent depuis trop longtemps pour ne pas que l'on s'inquiète, et maintenant Dion et Julien évaporés dans la nature...hostile.

Cela fait sept personnes en moins à la baronnie, sur quinze au départ, sans compté le malheur qui c'est abattu avant même que la baronnie soit fondée, je veux parler du décès d'Helmut l'époux de notre baronne et mon mien cousin.
A croire que cette colonie est maudite ! Et seuls les dieux savent qu'elles hostilités peuvent surgir dans ces contrées reculées ...? "

[Fais un jet de diplomatie(cha)]

D20 = 3 !
Bon ben 3 + 2 (Cha) = 5
Aléa jacta es comme on dit...maudit aléa !

Le discours était net, limpide. Il avait été fait avec conviction. Les arguments se tenaient et tous auraient pu être convaincus du bien-fondé des décisions d’Anselme. Allez savoir pourquoi, quelque chose semblait interdire aux mots bien choisis du noble d’atteindre ses compatriotes. Tout semblait si clair de son point de vue, mais les gens étaient imperméables à ses discours. En guise de réponse, ils hochaient la tête sans rien ajouter de plus. Les événements étaient peut-être trop récents, le ton de la voix était peut-être inapproprié ou quelle autre raison encore… Anselme n’en savait rien et ne comprenait pas ce qu’il devait faire pour être entendu. Se faire respecter lui semblait pour le moment un objectif inatteignable…

*lhassa haussa un sourcil à l'écoute du discours, semblant un peu étonnée, voyant que personne ne semblait voir où le jeune noble voulait en venir, aussi elle prit la parole baissant les yeux*

"Pardonnez moi Maître Anselme, vous sembliez vouloir connaître mon point de vue tout à l'heure, est ce toujours le cas ?"

( En prenant en compte l'analyse d'Eleuther, suite à mon jet foireux... qui devrait plutôt être ça : D20 = 3 + 6 (Diplomatie) = 9 Mais bon ça ne change pas grand chose de toute façon.)

Anselme ne savait plus quoi faire pour être compris, il avait pourtant été clair lui semblait il.
Devant le mutisme de ses compatriotes il ne put que penser à son père qui avait tant tenu à l'envoyer ici, il lui en voulait c'était certain.
Parti dans des pensées sombres il entendit une voix lui parler, c'était Lhassa qui demandait si il était encore temps pour elle de répondre à la question que le jeune noble lui avait poser auparavant, question qu'il avait presque oublié...
-" Oui vas y je t'écoutes..." Dit il d'un ton las, puis il se reprit en y mettant plus d'énergie:
-" Nous t'écoutons. "

*Lhassa hoche la tête puis la reléve, regardant tour à tour chacun dans les yeux alors qu'elle parle, tentant d'user avec légéreté ,en douceur, du don de fascination qu'elle a déja su employer*

"Voilà, revenir sur le passé ne sert qu'à regarder par dessus notre épaule, si nous ne nous en servons pas pour avancer.

Il est possible que des créatures reviennent, celles-ci ou d'autres plus dangereuses.

Cette fois il n'y a pas eu de mort , mais...je crois, sincérement, qu'on n'étaient pas prêts.

Bien des nôtres ont été blessés et les départs font saigner mon coeur, surtout celui de Julien qui est bien trop jeune pour courir la lande.

Je ne suis qu'une esclave *baisse un instant les yeux*, et ne me permettrait de juger personne *léger voile dans le regard, de la peine sans doute*, mais je crois qu'à l'avenir on devrait se préparer en cas d'attaque.

Je...je veux dire que les armes soient placées à l'entrée de la maison, et que chacun sache ce qu'il ait à faire en cas d'alerte, ainsi si des ordres ne viennent pas ou qu'on ne peut les entendre *tente de ne pas mettre de reproche dans sa voix*, chacun saura ce qu'il à a faire, saura où il doit se poster.

Nous avons été surpris et chacun a tenté de faire de son mieux, je crois, mais nous n'étions pas prêts.
*regarde Anselme*, je crois que c'est pour cela que les faits ont tourné ainsi.

Si vous nous faisiez faire à tous des répétitions de ce qu'il y a à faire en cas d'attaque, ou d'incendie, que chacun savait ce qu'il à a faire, chacun selon son expérience de la situation, et où il se doit poster, quelle arme prendre, quelle attitude avoir selon les menaces, nous pourrions peut être mieux affronter une prochaine menace.
Unis et avertis de ce que l'on attend de nous.

Je...j'éspére que vous ne me jugerez pas mal d'avoir parlé,j'ai mes torts aussi, je parle sûrement trop pour une esclave...mais on a tant travaillé déja, il ne faut que tout cela soit balayé, il faut faire honneur à notre Baronne.
Il faut qu'elle retrouve ses terres bien entretenues à son retour.

*puis termine dans un souffle*

Et je crois aussi qu'elle aimerait trouver Julien en rentrant *n'ose parler de Dion*.

*Lhassa reste alors tête baissée dans une attitude humble*

(lhassa n'a pas diplomatie mais elle a persuasion, dans le doute je fais un d20+2 de charisme, sans bonus:
15+2=17, et je sais pas si la légére fascination peut ou non être prise en compte)

(Eho! Ohé! Y a quelqu'un?)