3.3.4 - Printemps 867 : Les déserteurs

[Sont présents : Julien et Dion]

Dion et Julien s'éloignèrent rapidement du campement et firent un bout de chemin avant de reprendre la conversation.
Où allaient-ils ? Qu'allaient-ils faire maintenant ? Plusieurs "détails" demeuraient en suspens...

"Julien il va nous falloir trouver rapidement un abris. Au moins pour être au sec si ce n'est pour avoir chaud. Le mieux serait une caverne. Pour le reste on avisera au jour le jour. Je ne sais pas encore ou je vais mais je ne peux rester avec Anselme pas loin sans avoir envie de le lui fourrer sa tête dans la boue. Et encore ce ne serait que le moindre mal"

Dion regarde autour de lui et remonte en direction du bosquet ou il avait tenté de couper l'arbre pour ralentir les culottes en herbes. "Je récupère la hache au passage Julien, vient".... ( En attente de réponse plise ouaite )

Julien haussa les épaules et renifla. "Grouille alors".

Julien pensa alors à la grotte des slimgoths, au moins pour la nuit.

Dion retira la hache du tronc et poursuivit sa route en clopinant. L’adrénaline du moment le soutenait, mais la réalité n’allait pas tarder à le rattraper. Ils marchèrent environ une demi-heure en direction du sud et ils atteignirent le petit boisé. Ils s’y arrêtèrent. La grotte des slimgoths était beaucoup trop loin pour Dion et son mollet. La nuit printanière était fraîche, mais le ciel était dégagé. Ils choisirent de ne pas faire de feu, ils étaient encore trop près du camp.

Ils dressèrent l’inventaire de ce qu’ils avaient pu récupérer sans risque. Outre leurs vêtements, ils disposaient de deux couvertures, et d’une semaine de victuailles [l’équivalent de deux unités de bouffe : l’état des lieux a été mis à jour]. Dion, en plus de sa hache, avait saisit l’arbalète lourde et les douze carreaux ainsi que son épée courte. Il s’était aussi emparé d’un large bouclier, celui de Méliore. Julien, quant à lui, avait toujours son javelot et son canif.

Dion avait le souffle court. Son épaule le faisait atrocement souffrir.

"Faut que tu dormes un peu, je vais faire le guet. Si on allait chercher dame Margot ? Sinon, j'ai nulle part ou aller. Et toi, t'as de la famille ?"

Le silence de Dion fut évocateur. Nulle famille, nuls amis derrière lui. Il n’avait laissé dans son sillon que des ennemis… et des morts. Il grimaça en réponse à Julien.

"Alors, pionce."

Julien fureta sans bruit alentour puis se choisit un poste de garde dans un arbre.

Dion se camoufle comme il peut. Dur pour lui de grimper dans les branche alors il choisit le tapis de feuille. Il ramasse quelques branches et forme une tente rudimentaire avec. Des branchages en vrac par dessus et cela devrait aller. Demain on verra ....

L'interet d'être instalé inconfortablement, c'est que ça evitait de s'endormir.

Julien pensa à son slimgoth et se sentit très triste. Pute de sort. Vérole de destin. Et bordel, elle était partie par ou la dame ?

Le temps sembla à Julien une éternité. Il ne s'était écoulé qu'une journée depuis la cérémonie des Euméries, qui devait leurs apporter des jours prospères, quelle ironie pensa Julien, et le départ de Marion et Barbenfeu... Ils étaient donc le 63e jour de Gaïa. Vingt-cinq jours depuis le départ de Dame Margot pour le nord, ce fameux Govan dont le garçon ne connaissait que le nom.

Dion lui avait déjà dit qu'un tel voyage prennait à peu près douze jours à pied... Cela faisait vingt-quatre jours si la Dame ne faisait qu'un aller-retour. Julien, le visage crispé, retint ses pleurs lorsqu'il comprit que Margot ne serait sans doute pas de retour à la baronnie de sitôt.

"On va faire ça, on va aller vers le nord, on va la retrouver, toute façon, y a rien d'autre à faire."

Dion ne répondit pas, Naïa l’avait accueilli.

Le lendemain matin, Julien attendait patiemment que le Govanien se réveille. Ce dernier avait l’air mal en point, ses pansements seraient à refaire avant que tout déplacement ne soit envisageable. Et s’il acceptait d’aller vers le nord comme le souhaitait Julien, il allait y en avoir du déplacement… Mais il fallait d’abord gagner le gué et à leur vitesse, ils en avaient déjà pour au moins six heures de route.

Le réveille de Dion fut une suite de sa nuit .... un cauchemar!
Grimaçant de douleur, il se redresse lentement. L'état de ses pansements suggère fortement qu'il va falloir les changer très vite. Il regarde autour de lui en écartant sa tente improvisée. Du regard il cherche Julien.

Le voila, il n'a pas de blessures mais une nuit perché dans l'arbre ne donne pas bonne mine à quelqu'un. Il va donc falloir trouver un endroit vraiment à l’abri pour passer une journée de repos. Ensuite et bien il va falloir marcher et trouver de quoi se sustenter.

Le ventre vide c'est la mort pas tard tout comme ne pas soigner ses blessures. Julien avait trouvé des gros escargots et cela semblait être parfait pour soigner les gens. Il faut qu'il nous y mène au plus vite.

Tout bas il dit :
"Julien, il faut aller trouver tes escargots si possible pour me soigner. Tu penses que c'est loin?"

Dion etait vraiment eclopé.
"C'est de Lucindel qu'on a besoin. Parce que je veux bien pas dormir mais si tu vas jamais mieux, je peux pas jamais dormir. Et je sais pas bien faire les pansements, enfin les faire oui, mais proprement non, toute façon on a pas de quoi. J'approche du camp et j'demande en douce à Lucie, si le vieux me chope et m'étripe, bah ça sera fait, on en parlera plus. Si elle te soigne assez, on va au nord. Les slimgoths, c'est bien, mais ça prendra quand même du temps."

Alors fait ce que tu peux avec Lucindel. Et au choix soit je reste ici soit j'avance vers le gué. Je serai plus pour que j'avance et que tu me rattrape. En tout cas évite autant que tu peux Anselme sinon il ne t'arriveras rien de bon.

Encore une chose : Merci. Dion lui tend la main

Un peu surpris par le geste et l'importance que tout a coup ce dernier donnait à Julien, le jeune garçon tout penaud sera maladroitement la main de Dion en soutenant son regard.

Il regroupa quelques affaires, tout en réflechissant.

"Faudrait pas que Lucie elle se fasse engueuler, faut pas qu'elle parte longtemps, moi je crois que tu es bien ici. Je regarde un peu autour avant d'y aller, pour être sur de pas te laisser dans la panade. Toute façon, je sais à quelle heure elle va (puiser de l'eau ou tout autre activité qui sied au md, mais bon, ça fait un moment que tout ce petit monde vit ensemble, j'espère que Julien saura tirer parti. Non Juju, pas faire caca derrière un fourré, on avait dit qu'on serait serieuse en 2012... Comment ça pas crédible ? Non mais !).

Au fil de ses réflexions, Julien réalisa que son projet allait être plus complexe que prévu… Certes, il pouvait très facilement trouver un moment pour approcher Lucindiel sans être repéré. En l’absence de Marion toutefois, elle était seule à veiller sur le feu sacré. Elle ne pourrait donc pas s’absenter sans confier cette tâche à quelqu’un d’autre, elle ne le voudrait certainement pas en tout cas. Il devait donc attendre le retour de Marion ou demander à quelqu’un de remplacer Lucindiel. Lhassa était peut-être la personne la plus digne de confiance dans cette situation, mais aussi celle qui risquait le plus…

"Attends moi la et repose toi, je vais voir. T'en fais pas, je serais reviendu avant la nuit. Garde les rations et l'eau, prends quoi qu'il te faut. ça a l'air sur autour, mais fais pas de bruit. Je vais parler à Lucindel, et puis je vais prendre mon slimgoth, c'est mon mien apres tout."

Julien repartit donc vers le village. Son coeur battait fort, il savait qu'il était dans la panade, mais il faisait ce qu'il avait décidé, lui.

Dion récupère les provisions dont ils disposent et les mets à l'abri accrochées à une branche par la corde du sac (il a bien fallu les transporter).

Il regarde Julien qui s'éloigne vers le campement espérant que rien de mal ne lui arrive. Dion regarde ses pansements et décide d'enlever le plus sale. Avec un peu d'eau et un pan de sa chemise il nettoie tant bien que mal la plaie de son épaule. Ce n'est pas très beau à voir. A chaque mouvement un peu trop vif sur la plaie il grimace et se tortille de douleur.

[Dion peut effectuer un jet de « Premier soins (Cha) ». Julien de son côté peut lancer une « Perception(Sag) » et une « Discrétion(Dex) ».

Ceux qui sont à la baronnie peuvent de leur côté lancer une Perception(Sag) à -5]

sag : 12+1= 13
dex 13+1=14

perception sagesse -5:


8(d20)+1 (sag) -5 soit un total de ...4...

D20 = 12 + 0

7 + 0(Sag) - 5 = 2

Julien revint à jusqu’à la baronnie et s’installa au sommet de la colline sud, afin de pouvoir observer les allers et venues de chacun. Tous étaient déjà au travail. Il repéra Lucindiel, qui ne s’éloignait jamais vraiment de la tente. Il devrait donc s’y rendre s’il voulait lui parler. Mais d’abord, il lui fallait savoir où se trouvait Anselme, afin d’éviter toute rencontre avec lui.

Scrutant le camp en contrebas, il ne tarda pas à le retrouver. Le jeune noble se dirigeait vers la rivière avec le jouet de Lhassa… Il n’allait pas tarder à s’installer pour des heures à glander ! C’était le moment parfait. Julien se mit en route. Il se dirigeait vers la falaise afin de contourner le camp par l’ouest. Ce n’était pas l’idéal, puisqu’il n’y avait pas de couvert réel, mais c’était tout de même sa meilleure option : d’une part, il pourrait ainsi récupérer son slimgoth et, de l’autre, il pourrait profiter du fait que presque personne n’allait jamais de ce côté. Il y avait bien Jean, mais il travaillait à l’intérieur de la maison depuis un moment déjà, il ne risquait donc pas de l’apercevoir.

Julien trottait discrètement en direction du muret. Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines lorsqu’il réalisa qu’il venait de tomber nez à nez avec Isen qui le dévisageait. Le guerrier fit la moue, le fixa un moment, puis se détourna et poursuivit sa route. Le cœur en chamade, Julien reprit sa route, plus prudent que jamais, et atteignit la tente, non sans d’abord avoir récupéré à la hâte son animal de compagnie et un peu de lichen pour le nourrir.