3.3.4 - Printemps 867 : Les déserteurs

Inquiet, Julien les regarda tout à tour, en oubliant de renifler.
"On veut pas faire mal, on veut juste.... On veut juste.... " D'un geste nerveux, il passa sa manche sous son nez.
Puis il fixa le sol, en essayant très fort de ne pas pleurer.

Puis il relava la tête et s'adressa à Lucie :
"Dis, il a dit quoi Anselme ce matin ?"

L’elfe réfléchit longuement, elle avait du mal à s’imaginer faire la synthèse du discours d’Anselme dans une langue qui n’était pas la sienne, mais elle leur devait bien cet effort. Elle expliqua tant bien que mal qu’Anselme avait ordonné à chacun de poursuivre son œuvre au mieux de ses capacités. Il avait aussi demandé à ce que la nourriture soit surveillée et avait confié la surveillance à Isen. Lucindiel parla aussi brièvement de Lhassa, qui avait tenu tête au maître. Elle dit aussi qu’Anselme semblait triste et aurait espéré un autre dénouement, qu’il craignait ce qui pouvait arriver à Julien, mais qu’il tenait Dion pour responsable de son sort. Enfin, elle rapporta que Lhassa et Anselme avaient discuté sans s’emporter à propos de la défense de la baronnie et des besoins futurs en la matière, et qu’Anselme avait demandé l’avis de chacun. Elle conclut en répétant à quelques reprises que tous attendaient avec impatience le retour de la Dame.

"C'est trop bête tout ça. Dion, on revient, on dit qu'on a poursuivi des culottenherbes, qu'on a eu peur de se faire égorger la nuit, on a suivi leurs traces mais on a rien trouvé. Anselme nous croira p'te pas, mais s'il est pas couillon, il nous laisse une chance de revenir parce qu'il a besoin de nous, et nous, on risque de jamais trouver la dame. En plus, j'ai eu une super idée en regardant le camp depuis une colline, une super idée pour la défense du camp. Z'en dites quoi ?"

Lucindiel haussa un sourcil perplexe.

Retourner à la colonie c'est reconnaitre que l'Anselme a raison et que j'ai eu tort! Et puis de toute façon, il restera toujours une rancune tenace entre nous. Des suspicions, des conflits latents.

Julien fait ce qui te semble le mieux pour toi, exploite ton idée à fond. Prouve-leur que tu n'es pas un gamin que l'on doit ignorer. Tu as prouvé ta bravoure et la force de ton courage. L'Anselme te fera sans doute plus confiance qu'à moi alors tu ne devrais pas avoir trop de soucis si tu décides de rentrer à la colonie.

Donc je vais poursuivre ma route jusqu'au gué quitte à attendre pendant longtemps le retour de Dame Margot. Si tu veux venir c’est avec plaisir. Si tu ne viens pas tu conserves toute mon estime et ma reconnaissance.

Dion regarde Julien et Lucindel dans les yeux.
Dans un sabir passablement mauvais il dit à Lucindel :
« Merci encore de t’être donné ce mal pour moi. Je ne rentre pas tout de suite à la colonie »

"Je vais aller voir l'Anselme et je vais parler pour toi. C'est pas lui le chef toute façon.
Lucindel, merci à toi. Rentre vite, je veux pas que tu ailles des soucis. Dion, je t'accompagne au gué, je t'aide à t'installer, après, je reviens ici. Faudra bien que je trouve les mots. On peut pas rester comme ça."

Julien passa nerveusement sa manche sur son visage et renifla machinalement.

Bien alors mettons nous en route je n'ai que trop tardé à me rendre au gué. Et puis toi Lucindel rentre vite sans te faire remarquer.

Merci les amis de me soutenir.

Lucindiel acquiesça, puis tourna les talons et se dirigea vers la tente, où elle devrait prendre son tour de veille sur le feu sacré. De leur côté, Julien et Dion regagnèrent sous l’œil attentif d’Inga leur campement temporaire dans le petit boisé. Ils alternèrent la garde pour ce qu’il restait de la nuit. Le lendemain matin, ils regroupèrent dès l’aube leurs affaires et, après un rapide petit-déjeuner, ils se mirent en route.

Le ciel était gris et les animaux se terraient. Saïos semblait bien présente dans l’air. C’est sous la grisaille et une fine pluie que, trempés, ils atteignirent le gué.

Julien regarda les alentours "Faut qu'on trouve un coin qu'il pleut pas trop, le temps de faire un tour, voir que c'est peinard, et de savoir ou qu'on va t'installer. On va p'te pas finir aujourd'hui. On est deja viendu, si on s'rappelle des trucs, ça pourrait aider. Un coin à l'abri avec une belle vue, d'ou qu'on peut voir sans être vu, ça s'rait l'rêve."

[Lancer un jet de Survie(Sag)]

20+1=21

J'ai trop de chance, il y aura un prix.......

D20=12-1=11

Les solutions pour avoir rapidement un abri étaient peu nombreuses. Dion ne voyait que la grotte des slimgoths. Julien lui accorda que c’était le seul endroit qui offrait une couverture immédiate. Comme elle faisait près de trois mètres, elle était suffisamment spacieuse pour les accueillir tous les deux… pour peu qu’ils acceptent de cohabiter avec les quelques slimgoths qui s’y trouvaient. La grotte était discrète, mais le point de vue qu’elle offrait était cependant fort désavantageux. Et ne possédant pas de cheminée naturelle, il allait être difficile d’y faire un feu, sous peine de s’y trouver enfumé. Pire aux yeux de Julien, cela aurait sans doute pour effet d’assécher l’endroit, menaçant de ce fait le lichen et les slimgoths.

La journée de marche avait été longue et pénible pour Dion. Ils décidèrent donc de s’installer temporairement dans la grotte, au moins jusqu’à ce que la pluie s’estompe. Julien ne put se retenir d’aller explorer les environs dans le but de trouver un endroit plus propice. Il découvrit ce qu’il cherchait sur le flanc d’une toute petite colline sur la rive nord du gué. Il y avait à cet endroit une falaise d’un peu moins de deux mètres cinquante qui présentait un léger surplomb. Dans l’état actuel, elle ne pouvait pas en elle-même protéger des éléments, du moins pas entièrement, mais il serait aisé d’y appuyer des troncs pour se faire un toit. Son orientation franc ouest permettait de surveiller le gué et une partie de la plaine aux bosquets, tout en demeurant à tout au plus cinq minutes de marche de la rivière dans laquelle, de surcroît, Julien avait repéré un coin fort poissonneux.

Attendant le retour de Julien, Dion fit le tour de ses maigres affaires. La hache serait d'une aide certaine encore faudrait-il qu'il puisse la manipuler efficacement. Quand a Julien, il ne le voyait pas trop avec la hache en main.

Mais à eux deux, il devraient pouvoir faire quelques aménagements dans cette grotte sans pour autant en chassez les Slimgoths. La marche longue et pénible suffit a saper le reste de force qu'il avait. La douce torpeur et le silence des slimgoths suffit pour qu'il s'endorme.

Julien se monta vite tout un projet architectural ambitieux et courut faire part de ses projets a Dion.

Les déserteurs s’installèrent donc au gué, planifiant d’y rester aussi longtemps qu’il serait nécessaire. Ils convinrent de s’installer à l’endroit repéré par Julien, ne serait-ce que pour voir venir Anselme s’il advenait qu’une troupe de la colonie se rende au gué. Dès le lendemain matin, ils commencèrent à construire à cet endroit un abri rustique en appuyant des branches à un angle de quarante-cinq degrés sur le surplomb et en recouvrant le tout de plusieurs épaisseurs de branche de conifères. Ils en avaient maintenant pour cinq jours avant que leur provision ne soit à sec. La rivière leur permettrait ensuite de se nourrir, du moins le croyaient-ils…

[Si vous avez des précisions à apporter, n’hésitez pas.

À vous maintenant de me dire combien de temps vous désirez rester à cet endroit et ce que vous y faites en général (outre survivre, voir ci-bas) en terme d’action complète, principale et secondaire…

Pour rappel, vous avez 3 « points d’actions » et la valeur de chacune est : complète(3), principale(2), secondaire(1). Toute combinaison d’action dont le total donne 3 est acceptée.

Sur le plan « événementiel », attendrez-vous le retour de Margot? Julien voudra-t-il retourner au camp pour parler à Anselme et le fera-t-il? Autrement dit, s’il y a quoi que ce soit qui sort du cadre, dites-le et on poursuivra.

D’un point de vue plus terre-à-terre, après les cinq premiers jours, vous devrez envisager de trouver de la nourriture.
Si vous désirez pêcher, chasser et cueillir des champignons (non magiques) vous devrez réussir un jet de survie par semaine (ce qui implique une action principale).

Le DD est de 15 pour qu’une personne mange à sa faim. Si le « chasseur » fait un 20, il peut nourrir une deuxième personne convenablement, 25 une troisième, etc. Cela permettra à l’autre personne de choisir une autre activité que la survie. Si par contre vous faites entre 10 et 15, vous mangez, mais ce n’est pas la panacée… et si vous faites moins de 5, on s’amusera un peu…]

(Vite fait entre deux bouteilles de champ.... Hips.... Julien va installer Dion correctement et va ensuite vouloir aller parler a Anselme.)

[On peut imaginer un horizon d'environ deux-trois jours plus tard donc?]

(oki pour moi si rien de notable ne se passe)

[Sinon, Dion, il prévoit quelque chose?]

(laisser travailler le gamin, sale esclavagiste^^)

(l'esclavagiste va parler.... le gamin travaille pas assez! font chier ces gosses qui ont besoin de manger boire et dormir!)

(tu oublies le : "ayééééé j'ai fait caca!!!!")

Julein avait pensé partir des le lendemain de leur arrivé au guet. En fait, ce n'est que trois jour plus tard qu'il jugea Dion à peu près installé. C'était précaire, mais la difference se serait fait sur des semaines et Julien n'avait pas des semaines devant lui.
"Bon, ayé Dion, tu as encore un peu de reserves et les slimgoths. Il est de bonne heure encore, je serai au camp pas trop tard, tout le monde me verra arriver et m'entendra demander à parler à l'Anselme. Je prends rien c'est pas la peine, sauf mon javelot bien sur. Fais gaffe à toi, j'espère revenir te chercher bientôt."

Julien renifla deux trois fois et s'appreta à prendre la route.