3.3.5 - Printemps 867 : le rude lendemain

[j’accélère un peu pour rendre possible le retour de Julien et que vous puissiez tenir compte de ce qui s’est passé, mais encore une fois, cela ne vous empêche pas d’intervenir pour corriger ou compléter ce qui aura été dit]

La discussion se poursuivit sur ce ton, Méliore se contenant de commenter, pas toujours clairement et avec un fort accent, les propos de tout un chacun.

La jeune Marion raconta son expédition et Barbenfeu venait à son renfort avec moult détails sur leurs incroyables découvertes souterraines. Elle raconta tout ou presque, en tentant de faire comprendre le lien qui l’unissait au feu sans trop entrer dans les détails de son expérience mystique. Ce ne fut pas chose facile, car ses propos provoquaient tout autant la fascination qu’un certain scepticisme. Comme à son habitude, Anselme sembla très intéressé par toute cette histoire, mais demeura silencieusement ténébreux, plongé dans ses réflexions.
Les guerriers, Isen, Barbenfeu et Méliore, convinrent avec Anselme que la défense devait être assurée. Encore une fois cependant, la discussion ne put déboucher sur une solution réelle à ce problème : la baronnie manquait cruellement de ressources et les repas étaient maigres. Il fallait ajouter à cela qu’ils étaient peu savoureux depuis que Lhassa avait cessé d’y mettre son grain de sel… et autres herbes fines.

N’ayant pas les moyens d’entraîner à se battre des bras qui devaient cultiver, pêcher et construire, le jeune noble se trouvait à court de solutions réelles et applicables pour défendre leur terre, même si les idées ne manquaient pas.
Avec les Discordes qu’avait annoncées Jaffe, le nœud gordien qu’affrontait Anselme était complet. À ce moment précis, soupirant, il espéra moins le retour de la dame que le passage des deux saisons promises… après, il pourrait enfin rentrer chez lui, loin de tout ça. Ce soir-là, Drom se coucha sur une journée qui avait été pénible, mais enrichissante, tandis qu’au clair d’Inga, Lucindiel implorait en elfique la dame du destin.

Ce n’est que le lendemain matin que Lucindiel sortit de son mutisme. Cette nuit, elle avait vu et entendu. Dès l’aube, elle convia Anselme à la rejoindre à l’extérieur de la maison. Ils marchèrent ensemble un moment, car elle avait besoin de se dégourdir les jambes. Elle expliqua au Govanien que deux Discordes étaient présentes à la baronnie L’une d’elles rôdait au-dessus de la maison, tandis que l’autre semblait s’absenter fréquemment de la baronnie. Lucindiel était désormais convaincu que les Discordes avaient été attirées d’abord par le conflit avec les gobelins, mais qu’elles étaient restées après coup pour nourrir la tension entre Dion et le jeune noble.

L’elfe n’entrevoyait que deux solutions, mais peut-être y en avait-il d’autre avançait-elle prudemment : la réconciliation entre les deux hommes ou la sacralisation de la baronnie à un Dieu qui pourrait tenir tête à Barchézok. Après ces explications, Lucindiel demanda à prendre congé.

Tous étaient à leurs œuvres et c’est Méliore qui, le premier, aperçut le jeune garçon. Il se redressa, abandonnant momentanément la construction de l’abri pour le métier à tisser, et, essuyant son front avec le revers de son bras, appela Anselme d’un cri : « Sire! »

"Salut Méliore !"
Julien fit un grand signe de la main en guise de salut et continua tranquillement sa route vers le centre du camp.
Il était content d'être la finalement. Il n'aurait pas aimé qu'on lui interdise d'en sortir, mais il n'aurait pas préféré qu'on lui interdise d'y revenir.
Et puis pour une fois qu'on allait lui accorder de l'importance, ça le changerait. D'ailleurs, il pensa à se moucher dans sa manche vigoureusement, ça serait plus facile de parler sans le nez qui coule.

Anselme discutait avec Lucindiel quand il entendu Méliore l'appeler, il se retourna et vit Julien qui venait vers lui.
Sa première réaction fut de sourire en le voyant en vie et apparemment en bonne santé, mais il se referma rapidement et prit son visage habituel, attendant la suite des événements...

Anselme la remercia et lui dit qu'il réfléchirait à la conduite à tenir, quand il entendit Méliore le héler.
(je rejoint ici l'autre post (les déserteurs) le temps du dialogue avec Julien qui arrive)

"Bien l'bonjour la compagnie, j'vois qu'ça à l'air d'aller, j'en suis benaise. Que j'me disais que ça serait bien qu'on cause, m'sire Anselme, vu que l'Dion et moi, même attachés à un arbre, on a pas tellement vocation d'prendre racine. Alors qu'on a fait un tour et qu'on a eu plein d'idées, et que ça serait bien qu'on voye si elle servent à tout l'monde. Parce que si on reflechit, personne ici à les moyens de vive tout seul, que même ces affreux culottenherbes y z'arrivent à s'met d'accord pour boulotter les braves gens, pas de raison que les braves gens y se mettent pas d'accord pour pas se laisser boulotter. D'accord c'était pas raisonnab que j'parte comme ça en pleine nuit, mais c'était pas raisonnab de laisser des gens comme ça comme de la viande pour les loups. Moi j'dis qu'on a tous fait des balourdises, mais que personne il est mort et qu'on peut apprendre grace à quoi qui s'est passé, alors moi j'vous d'mande m'sire, qu'on reste tous ensemble à travailler pour madame la baronne. Que si vous êtes d'accord, je vous dis quoi j'ai comme idée parce que quoi que j'ai vu et bé ça donne des idées juste que des fois on prend pas le temps de regarder et bien la j'ai regardé. Et pis on aurait bien voulu aller au devant de la dame mais on s'est dit qu'il y avait trop de risque que même pas on la voye, alors moi j'me suis dit que on est des gens pas des bêtes et qu'on peut parler. Hein c'est vrai ? "
Julien passa nerveusement sa manche sur son nez, bien que pour une fois, il n'y ait rien à essuyer. Puis il fit son plus désarmant sourire à la compagnie, le même qu'il pratiquait sur sa maman pour avoir un peu de confiture de fraise sur sa tartine.

Non vous croyez pô ?

Anselme, bien qu'étant ravi de revoir Julien, ne fut pas dupe devant son sourire angélique.
Cependant il ne semblait pas en colère et répondu calmement à Julien.
-"J'vois qu'ça à l'air d'aller, répétant la phrase de Julien...
Non certainement pas, ça n'as pas l'air d'aller comme tu dis.
Vous partez comme ça dans la nature et c'est moi qui donne de la viande pour les loups ?
Il risquait moins à être attachés dans le camp que de partir ainsi, vous auriez put vous faire tuer mille fois !
Tu es encore en vie et lui aussi semble t'il, les dieux ont du avoir pitié de vous sans doute ? "
Il fronça les sourcils.
- " Enfin... Plus sérieusement, tu sais ce que risque les déserteurs, car c'est ce que vous êtes, toi et ton compagnon.
On aurait put causer avant que vous foutiez le camp, bon sang qu'est-ce que vous avez dans la tête !"
Anselme tentait de rester calme, mais le ton commençait à monter, il savait qu'il fallait qu'il réfrène son ardeur.

[Que les personnes présentes lancent un jet de volonté (1d20 + 2 + sagesse)]

(Je ne sais pas si Marion est présente ou si Anseleme et Lucindiel se sont éloignés pour bavarder donc dans le doute je lance.... et je fais: 15+2+3=20)

[Le cri de Méliore a attiré l'attention, même Lhassa peut revenir du champ ]

Anselme : 11 + 2 + 0= 13

sagesse, c'est le score de sagesse ou le bonus de sagesse ? Si c'est bonus, ça donne :

16+2+1= 19

*Lhassa tendant l'oreille perçut tout d'abord le cri de Méliore, puis tournant la tête vit un attroupement se former, mais il était difficile de voir d'où elle était au milieu des hauts épis, aussi ramassant sa pioche elle se dirigea vers le groupe*

Anselme avait peine à contenir la colère qui montait en lui. Le jeune blanc-bec qui se tenait devant lui allait devoir marcher sur des œufs s’il voulait que ses mots atteignent le cœur du noble. Lhassa, qui s’approchait, aperçut Julien. La grogne monta aussi en elle. Qu’allait encore faire Anselme pour nuire encore plus à la baronnie? se demandait-elle. Elle était convaincue que le Govanien était incapable de diriger cette colonie. Elle accéléra le pas, mais, se rappelant sa marche forcée au retour de la caravane, se mordit la langue pour ne pas se mettre à invectiver Anselme.

Julien demeurait impassible. Il se doutait qu’Anselme réagirait, mais la réaction, au départ mitigée, qu’il semblait avoir eue tanguait dangereusement vers la colère. C’est alors que le jeune garçon vit. Au-dessus de la tête du jeune noble se tenait virevoltante une forme intangible, de la taille d’un gros chat. La forme avait six pattes griffues et une tête semblable à un crâne muni de cornes fichées au sommet d’un cou serpentin.



Autour d’elle, il y avait un étrange halo gris, duquel s’échappaient des volutes. L’une de ces volutes enrobait la tête d’Anselme, une autre celle de Lhassa et une enfin couvrait le visage de Méliore. Seule Marion semblait épargnée. Julien croisa son regard et comprit, à l’inquiétude qu’il y détecta, que la jeune fille voyait aussi la bête et qu’elle était la seule à ne pas subir son influence. La créature semblait tout excitée de la situation.

"Messire Anselme -le jeune garçon prit garde de parler d'un ton égal, en articulant bien comme il faut, en essayant de parler comme les gens de la haute, et surtout en attachant son regard sur le visage du noble- Messire Anselme, faut qu'on pense à madame la Baronne et à quoi on doit lui montrer quand elle reviendra. Si je vous ai fâché en partant, je vous demande pardon, je demande pardon à chacun d'entre vous. Je suis jeune et vous savez que je suis pas lâche. Je veux bien encore travailler et me battre pour défendre tout le monde ici. Il faut qu'on se souviende pourquoi qu'on est la. Qui on est. Qui on est pour de vrai. Si vous voulez me punir, je comprends. Mais faut penser à la colonie, faut pas penser à la colère, c'est pas bien, ça peut faire du mal que après on regrette et qu'on peut pas réparer. J'étais en colère et j'avais peur cette nuit là au pied de cet arbre, mais vous, vous êtes des adultes, vous êtes des sages, vous savez quoi qu'est bien et vous savez dans vot' coeur quoi qu'est bien. Je vous en conjure messire, écoutez moi. L'attaque des culottenherbes a tué personne et a rien cassé, et on peut apprendre beaucoup pour se proteger et mieux faire face à la prochaine menace. Vous tous qui êtes ici -Julien pivota pour regarder les assistants pour revenir sur Anselme- je vous demande encore pardon, faut qu'on laisse une chance à la colonie."

Julien posa un genou à terre et baissa la tête, ce qui lui permit dans une folle seconde de reprendre son souffle et d'echapper au terrible spectacle.

[lance un jet de diplomatie(charisme)]

16

[Anselme a droit à un nouveau jet de volonté (d20 + 2 + sag) avec un bonus supplémentaire de +2]

jet de volonté (d20 + 2 + sag) avec un bonus supplémentaire de +2]
14 + 2 + 0 (sag) + 2 supp = 18 (si j'ai tout compris)

[t'as tout compris... tu ne dois pas être si vieux que ça après tout ]

Le brouillard qui enveloppait Anselme se dissipa. La Discorde grimaça de dépit. Le jeune noble prit conscience de l’influence qui venait de s’estomper. Il ressentait encore une colère, mais celle-là était sienne, mesurée, contrôlée. La tension qu’il avait sentie monter en lui redescendit. Il avait maintenant l’esprit clair. La créature, constatant que son emprise sur le chef de ces gens avait faiblit, vola rapidement vers les montagnes, relâchant du même coup Lhassa et Méliore, qui retrouvèrent leur calme et leur indépendance d’esprit.

Lorsque Julien se décida enfin à un coup d'oeil furtif vers son intercocuteur, il constata le départ de la chose horrible. Il ne put retenir un soupir de soulagement et tourna la tête vers Marion.

Marion s'adressa à Anselme, elle avait encore de la peur dans la voix et parfois jetait un œil inquiet dans la direction où les créatures s'en étaient allées.
Je crois que Julien fait preuve de grande sagesse sire Anselme, dit elle en s'approchant du garçon. Ces créatures se nourrissent de nos colères et de nos rancœurs, alors tâchons de les laisser de coté.
Le pardon nous permettra de nous débarrasser de ces..."choses" et nous permettra de construire sereinement l'avenir de la baronnie dans laquelle tout le monde mérite sa chance et sa place, même Dion.
Nous sommes une petite communauté, aussi devrions nous apprendre à vivre avec les défauts de chacun, et à profiter surtout des qualités de tous. Et si nous y parvenons, imaginez comme Dame Margot sera fière de nous à son retour.

"Oui c'est ça, c'est ça qu'est ce que je voulais dire... " Julien était toujours agenouillé, tête à nouveau baissée.
Il passa sa manche sur son visage comme souvent mais cette fois sa main tremblait. Il lui fallut beaucoup de volonté pour lever le regard et ainsi juger de l'expression d'Anselme. Julien réalisa que s'il avait su, il n'aurait jamais eu le courage de revenir.

Anselme regarda partir la créature en fronçant les sourcils, que venait t'elle attiser les rancœurs, la situation était déjà bien assez pénible sans elle.
Il repensa à ce que venait de lui dire Marion et avant elle Julien, mais ne fit aucun commentaire.
Puis il posa son regard sur Julien, toujours les sourcils froncés:
-" Tu m'as beaucoup déçu en te comportant de la sorte."
Il soupira et reprit tout en gardant un visage grave.
- " Relève toi jeune Julien, je te pardonne tes erreurs pour cette fois ci, mais dès à présent réfléchis bien avant de faire de telles bêtises, et soit heureux que je ne te punisse point pour ta désertion.
Maintenant que l'incident est clos dis moi comment va l'autre déserteur ? "