Tour 4.2.2 - Été 867, début de saison : into the wild

D20 = 14 + 2 = 16

Pour Anselme, au contraire, la signification du nom était évidente : Saï-Singel était la capitale du monde, là où siégeait le Grand conseil qui avait établi les frontières des Duchés. Cette ville se trouvait au centre de la forêt éponyme, la plus grande du continent. On racontait que de grands vaisseaux naviguaient sur les cimes des arbres qui composaient Saï-Singel et que les maîtres du Conseil pouvaient courir sur les faîtes.

Anselme se rappela ensuite que, bien avant d’être une forêt, Saï-Singel avait été une jeune elfe. Il marmonna d’abord les textes d’histoire qu’il avait maintes fois récités, puis éleva la voix à l’intention de Marion « Adepte des éléments, elle avait appris à les maîtriser. Au sein des maîtres Chi, qui manipule le monde par la simple force de leurs esprits, elle était réputée comme la plus douée d’entre tous. Lorsqu’Antioch, le prince-démon détruisit Ruanon, c’est elle qui se dressa devant lui. Elle dirigea les forces alliées contre les marées noires du prince ténébreux pendant plusieurs siècles.

Après force batailles, elle parvint, seule, à Érébor, la Ruanon détruite. Là, elle affronta sans faiblir Antioch en combat singulier pendant 40 jours et 40 nuits. Les protagonistes ne firent pas de maître. La jeune elfe, consciente que cette lutte était veine, se précipita sur son adversaire et se métamorphosa sur lui en arbre. Le démon ne parvint pas à échapper à cette attaque suicidaire et fut absorbé au cœur de Saï-Singel. La paix fut immédiatement rétablie… En l’espace de quelques jours, une forêt d’arbres géants avait surgi du sol sur quelques centaines de kilomètres autour de la maître immortelle. Les vieux sages prétendent pourtant que la lutte entre l’elfe et le prince-démon ne faisait alors que commencer… »

En guise de réponse, Jaffe inclina la tête.

Anselme revint vers le groupe avec Antarès, les renes à la main.
- " Nous devrions y aller Marion, avant que la journée ne soit trop avancée. (en supposant qu'on est tôt dans cette journée).
Mais avant pourrais tu nous dire Jaffe depuis quand ces manifestations arrivent ?
Et qui es tu exactement ? Un esprit de la nature ? "

Jaffe inclina la tête, affichant un air amusé, et toisa Anselme de ses yeux brillants. « Lorsque les neiges ont fondu entièrement, le mal s’est éveillé… Quant à ce que je suis, je me contenterai de dire que je ne suis pas un esprit, cela me semble clair, mais que je suis un fils de ce que tu appelles “nature “…» Au moment où il terminait sa phrase, Jaffe tourna vivement la tête en direction de la forêt. Le loup blanc se dressa sur sa pierre. « Nous nous reverrons Marion, mais pour l’heure, je dois partir… vous devriez faire de même». Puis, le petit homme se dirigea vers sa monture.

Anselme se rendit compte de son erreur, il aurait du dire " Fils de la nature " et non " esprit ".
Jaffe avait de lui même rectifié.
Il sortit la dague Elfe rangée à sa ceinture et la pointa par le manche vers Jaffe :
-" Peux tu me dire quelque chose sur cette dague avant de partir ? "
Il marqua une courte pose puis ajouta:
-"... et à l'occasion j'aimerai parler de ta monture. " Cette fois il désigna le loup blanc.

Jaffe prit la dague et la jaugea. Il en regarda ensuite l’inscription, puis esquissa un sourire. « C’est une belle arme… Faites gaffe si vous la lancez, elle reviendra sans doute d’elle-même… » Il embarqua sur le loup et s’éloigna sans rien ajouter.

Anselme regarda s'éloigner l'incroyable duo jusqu'à ce qu'ils disparaissent sous les frondaisons.
Regardant toujours dans la même direction il marmonna d'un ton rêveur :
-" Marion... On rentre à la maison. "

Le chemin du retour fut pluvieux. Anselme et Marion ne regardaient plus la nature qui les entourait du même œil depuis les révélations de Jaffe. À un certain point, ils se demandèrent même s’ils ne devenaient pas paranoïaques, cherchant le danger dans le moindre craquement de branche.

C’est trempés jusqu’au os qu’ils revinrent enfin à Moïra au 7e jour de Puros. C’était au moment d’une de ces averses violentes où il pleuvait à boire debout. Lhassa jouait alors de la flûte en contemplant la pluie à travers l’entrebâillement de la porte du pavillon. De là, elle aperçut les deux voyageurs, montés sur le grand cheval, qui revenaient de leur périple.

Elle ne perdit pas de temps et alla prévenir la Baronne de la bonne nouvelle, puis fila aux fourneaux pour confectionner au plus vite une collation pour les voyageurs transis.

Anselme et Marion avaient les traits tirés et étaient trempés comme une soupe, à voir leurs yeux cernés on devinait la fatigue que ce périple avait du engendré.
Anselme aurait eut envie de sourire à la vue de la baronnie, mais les épreuves passées : L'attaque dans la forêt, la mauvaise nouvelle annoncé par Jaffe, ajouter à ceci une pluie incessante tout le long du voyage du retour, n'engageait pas à un optimisme affiché.

Ils entrèrent dans la baronnie, au pas nonchalant d'Antarès qui paraissait aussi maussade que ces cavaliers.
Anselme mit pied à terre et aida Marion à descendre de la monture. Une fois fait il annonça à la Baronne et à ces sujets:
- " Nous rapportons de mauvaises nouvelles. "
Il aurait du annoncer la mort d'un être cher qu'il n'aurait pas fait autre mine que celle qui l'affichait à ce moment.

Toute la colonie s’était déjà regroupée autour d’eux, Margot en tête. Tous se pressaient autour d’eux, espérant entendre la narration d’aventure qui les sortirait de leur quotidien. La mine déconfite d’Anselme et son ton ténébreux eurent tôt fait de jeter une douche froide sur l’assemblée. La baronne sortit du lot et prit la parole « Que Ménoren soit louée, vous êtes de retour sains et saufs. Cela compense déjà les nouvelles que vous pourriez nous rapporter… mais qu’elles sont elles justement ? Parle vite ! Que nous sachions tous ce qui vous peine… »

Anselme remercia la baronne de sa complaisance puis il raconta le périple qu'il fit avec Marion depuis leurs départ de la baronnie, jusquà leurs retour.
Leurs voyage aller sans problème...
Leurs rencontre avec la créature chétive mais cependant qui les avait conduit à une embuscade...
Le combat contre les Gob's, en vantant le courage de Marion...
Puis le campement désert où il trouva la dague (Il la montra à la Baronne lui faisant part de sa particularité boomerangueste ^^) et enfin l'apparition du mystérieux Jaffe sur son loup blanc.

Celui ci les ayant raccompagné prestement à la lisière de la forêt leur raconta quels dangers menaçaient dans la forêt.
A ce moment Anselme rapporta ce que leur avait dit Jaffe:
-" Un grand mal sévit dans la forêt et la ronge, un mal encore difficile à identifier… pour le moment, ce sont des plantes qui se meuvent et attaquent les créatures de chairs. Les êtres magiques de la forêt se rebelles..."
Anselme narra la récit fait par Jaffe sans omettre le moindre détail, citant Saï-Singel.
Par moment il donnait un coup d’œil à Marion pour qu'elle confirme ça narration et qu'il n'oubliait rien.
Il termina son récit comme ceci :
-" Le mal ce serait éveillé après que les neiges aient fondu. "

Anselme se tourna vers Marion.
-" Tu as quelque chose à ajouter jeune demoiselle ? Profites en, car nous ne tarderons pas à nous restaurer et aller nous reposer, et tu en as bien plus besoin que moi."
Il se tourna vers Margot:
-" Elle a été courageuse au combat, vous pouvez être fier d'elle Baronne."

Margot écouta le récit d’Anselme avec attention. Ses réactions laissaient entrevoir un mélange de crainte et d’inquiétude à l’égard des événements annoncés, mais aussi de respect envers le Govanien et la jeune serve, qui avaient une fois de plus affronté avec succès l’adversité. Elle se tourna elle aussi vers Marion à l’invitation d’Anselme, à l’instar de toute l’assemblée qui attendait que la jeune fille se prononce.

Marion ne fit qu’acquiescer aux propos d’Anselme, estimant que tout avait été dit. Margot leur donna congé et les voyageurs purent profiter du repas servi par Lhassa. Ils se retirèrent ensuite dans leurs quartiers respectifs. Margot passa la nuit debout, se demandant à quel moment le mal annoncé frapperait Moïra. Lucindiel et elle prièrent longuement la Dame du destin, implorant sa protection.

Les jours suivants furent tendus, chacun restant à l’affût de ce qui pouvait paraître étrange. Ce n’était pas aisé d’imaginer que tout ce qui les entourait pouvait être teinté d’un mal qu’ils ne comprenaient pas. Anselme avait instillé l’inquiétude dans leur cœur et cela se traduisait par un ralentissement, bien involontaire de leurs activités. Il dut bien passer cinq jours paisibles avant que les esprits ne replient l’inquiétude derrière les responsabilités quotidiennes. La crainte demeurait en filigrane, mais les activités avaient repris et on réservait les discussions sur le « grand mal » aux veillés autour du feu.

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