Tour 4.2.1 - Été 867, début de saison : préambule

[sont présents : Tous, sauf les déserteurs]

Anselme avait l’impression que Margot n'avait pas l'air de se rendre compte à quel point la région était dangereuse, et quelle menace pouvait planer sur al baronnie. Elle avait bien comprit que le camp avait été attaquée, mais avait elle vraiment conscience qu'à son retour du Govan elle aurait put trouver que des morts et sa baronnie en cendres ?

De plus maintenant il manquait deux personnes, Julien et Dion, cela faisait deux bouches inutiles en moins à nourrir certes, mais aussi moins de soldats (ou de chair à canon au choix du lecteur )
Le jeune noble avait décidé de parler à la noble Dame dès le repas du soir.

La journée avait été belle et ensoleillée, et le début de soirée était agréable.
Le repas qu'avait préparée Lhassa était servit et ils mangeaient tous assis autour d'un feu de camp, chacun racontant sa journée, ce qu'il avait fait ou apprit en ce jour, ce qu'il ferait demain...
Anselme se tourna vers la Baronne et s'adressa à elle.
" Dites moi Dame Margot, qu'avez vous en prévision en ce début de saison pour votre baronnie ? "

- Les temps durs sont loin d’être terminés Sire Anselme. Nous devons nous assurer d’avoir une deuxième demeure afin que tous puissent enfin quitter le pavillon. Aussi, nos réserves sont bien maigres, mais j’ai bon espoir que les efforts aux champs porteront leurs fruits. Il nous faut tout de même être prudents à l’approche de l’hiver. Quant à nous défendre, il faudra veiller à ce que tous les guerriers soient prêts et ne s’éloigne pas trop de la baronnie… Je ne partirai plus d’ici avant d’être assurée que la colonie a les ressources pour se défendre, répondit Margot.

C'est sur les dernières paroles de la baronne que Marion se racla la gorge pour attirer l'attention.
<<Hum hum...Justement heu... Puisqu'on parle d'éloignement, j'aurai voulu, enfin si c'est possible, savoir si quelqu'un pouvait m'accompagner jusqu'à la forêt de Findur. J'veux dire quelqu'un qui saurait "escorter".... Enfin, c'est pas une priorité hein...Juste disons que c'est....C'est....(Marion ne savait pas trop comment expliquer l'urgence de la requête.) C'est ce petit être étrange qui m'avait demandé de l'y retrouver au moment du solstice...Mais de toute façon, le solstice est déjà passé...
Marion tripotait un peu nerveusement un bout de sa tunique en attendant une réponse de Margot et d'Anselme.

Margot regarda Marion un moment. Elle la savait utile à la baronnie, mais réalisait que sa dernière expédition avait été profitable, du moins pour ce que la jeune baronne pouvait en comprendre. La forêt de Findur était un lieu bien plus étrange, et sans doute bien plus ancien, que la caverne cependant. Margot hésita un moment. Elle se tourna vers Anselme : « Toi qui es allé jusqu’à la forêt, qu’en penses-tu ? »

-" Je suis ravi d'entendre vos sages décisions Dame Margot, un toit de plus et un stock de vivre conséquent pour l'hiver ne sera pas du surplus, vous devriez aussi envoyer quelqu’un chasser.

De mon coté je pensait pousser plus avant la cartographie de la région pour que vous ailliez un meilleur aperçu de votre domaine, mais je pense que la protection de la baronnie est une priorité je vais m'y consacrer dès cette saison en m'entrainant durement, avec les guerriers Méliore et Frédélin si vous le permettez.
Isen aura surement des conseils à nous donner sans doute ?

Je pense que si nous pratiquons ardemment l'art de la guerre quelques temps, cela nous permettra de réduire le manque d’effectifs et de faire face à d'éventuels assaillants,
Je me dois de vous faire prendre conscience qu'on aura beau engranger pour l'hiver toute la nourriture possible, si nous ne sommes pas prêts à affronter d'éventuels pillards, tout nos efforts auront été vain.
Je pense également, dans une moindre mesure malgré tout, que vos sujets devraient se perfectionner
dans la défense.
Au dernier assaut de la baronnie, bien que la plupart ici présents eussent put se servir d'un arc, aucuns ne s'en ait procurer alors que je l'avais ordonné.
Je ne veux pas relancer le débat sur la pagaille engendrée par Dion, mais je maintiens et soutiens que l'arme à distance est un élément décisif dans une bataille."

Anselme se doutait bien qu'évoquer l'épisode de la bataille et Dion ne ferait rien pour lui attirer les bonnes grâces des gens présents, il s'en moquait mais il préféra enchainer sur un autre sujet, la forêt de Findur.

-" Quand à la requête de la demoiselle elle demande réflexion..."
Il prit un voix plus grave et parla plus lentement en posant ces mots... Quoi qu’en pensa l'assistance il le fit malgré lui.
Etait-ce parce que sa première impression sur la forêt l’avait marqué ? Ou bien il y avait il autre chose ?
-" La forêt de Findur est sombre et inquiétante, lorsque je m'y suis rendu à l'orée Antares à montré des signes d’inquiétude, je l'ai poussez un peu plus avant bien qu'il aurait voulut fuir ces lieux
moi même j'ai ressenti une sensation étrange, comme si l'on m'épiait.
Je n'ai pas insisté et j'ai fais demi tour, ensuite je suis rentré à la baronnie.
Es tu certaine fillette qu'il faut te rendre là bas ? "

Marion hocha la tête d'un air grave.
Oui. je dois m'y rendre. j’aurai même du déjà y être allée le jour du solstice, mais avec la préparation de la cérémonie, j'avoue avoir oublié le rendez vous que Jaffe m'avais donné.
C'est pour ça que je dois y aller. Au moins pour présenter des excuses s'il est toujours là ou voir s'il a laissé un message...un signe...quelque chose ...
De son air convaincue, Marion était passé à un air penaud puis suppliant.

-" Apprenez jeune demoiselle qu'ici ce n'est pas Jaffe qui décide qui fait quoi !
Seule la baronne Margot de Heideld ici présente a des droits sur toi, ou bien la tierce personne à qui elle délègue ses pouvoirs en son absence.
De plus tu le dis toi même le rendez vous est manqué le solstice étant passé. "
Anselme se tourna de nouveau vers Margot:
-" Qu'en pensez vous Margot, le jeu en vaut il vraiment la chandelle ? "

Margot réfléchit un instant avant de reprendre : « les aptitudes démontrées par Marion me laisse croire que ce pari pourrait être payant… Elle ne peut cependant pas y aller seule et, même si le choix le plus logique serait de l’y envoyer avec Barbenfeu, nous risquons d’avoir besoin de ses talents de chasseur ici. Qu’en pensez-vous Sire Anselme, devrions nous nous priver quelque temps du nain? »

Marion était quelque peut agacée par le ton que prenait Anselme.

De fait elle s’adressa à Margot plus ou moins en ignorant le jeune noble.
<<Je sais bien que le solstice est passé, c'est justement pour ça que je pose la question. Je sais aussi qu'il y a du travail pour tous ici mais si je dois m'y rendre, j'aimerai que le nain m'accompagne, il sait tenir une épée lui! avec lui, on se sent en sécurité! De toute façon, si vous estimez que personne ne peut se soustraire quelques temps à ses taches communautaires, et donc ne peut m'escorter, il est évident que je ne m'y rendrai pas seule...Je ne suis pas imprudente.>>

Marion se surpris à espérer que les deux saisons passent au plus vite, affin qu'ils n'aient plus à supporter le ton pédant du fils d'Olok. Elle n'avait pas été là pendant l'attaque des culottenherbe, mais d'après les "on dit", Anselme ne s'était pas montrer fort utile. A part se promener sur son cheval, ramasser des roseaux, ce que savait faire n'importe quel gamin, et jouer avec le cube bizarre de Lhassa, il faisait pas grand chose d'autre.
Marion se souvenait des mots d'un des capitaines de bateau de passage à Mithel, Un jour qu'il avait eu des différents avec son second, il lui avait dit qu'un bon chef devait montrer l'exemple....

Anselme s’adressa à Margot.
-" Non envoyer Barbenfeu n'est pas une bonne idée, il sera plus utile à la chasse, il a déjà démontré son savoir faire dans ce domaine.
Par contre si vous pensez que le destin de Marion est de se rendre à ce rendez-vous, permettez moi baronne de l'y accompagner.
Je me suis déjà rendu en forêt de Findur une première fois, je connais donc le chemin qui y mène et l'orée de cette forêt, et malgré qu'elle m'est paru hostile à ma première visite, je ne veux pas rester sur cette première impression.
Nous nous y rendrons à cheval, ainsi cela nous prendra moins de temps pour le voyage aller et retour.
Je préféré m'absenter le moins longtemps possible, je n'aime pas ce qui rode aux alentours de la baronnie.
Comme je ne suis pas certain non plus d'aimer ce qui rode en forêt de Findur, avec Antares nous pourront nous mettre hors de danger plus rapidement si il le faut.
Nous partirons demain dès l'aube si vous êtes d'accord, Lucindel nous préparera quelques remèdes et Lhassa nous préparera quelques provisions."

Anselme sembla réfléchir et changea de sujet...
-" En parlant de Lhassa, je crois que c'est elle qui l'a évoquée la première ? Et pour en revenir à la défense de la baronnie...
D'après la description de la caverne que ma faites Barbenfeu nous devrions pouvoir y faire une sorte de camp retranché.
En cas d'attaque et au cas ou nous n'ayons d'autre choix que de se retrancher la caverne serait le lieu le plus proche et facilement défendable.
Il faudrait naturellement y faire un accès plus facile pour y accéder et que l'on puisse ôter, comme un échelle de corde ou ce genre de chose, il faudrait aussi refaire une porte au bas de l'escalier, elle est vermoulue m'a raconté Barbenfeu, et aussi débarrasser l'endroit de toutes créatures.
J'ai conscience que cela fait beaucoup de chose à aménager pour finalement laisser la baronnie au pillage si nous nous retranchons dans cette " citadelle " de pierre, mais avec deux issues nous pourrions peut être sauver nos vies ?
Je vous laisse réfléchir à cela Margot, mais dans l'immédiat nous avons d'autre priorité."

Margot acquiesça d’un hochement de tête. « Bien, vous accompagnerez donc Marion à la forêt de Findur. Soyez prudent cependant et n’attisez pas les Discordes », répondit-elle en les regardant tour à tour, insinuant sans trop de subtilité que leur relation était tendue. « Pour la grotte, il faudra en effet statuer sur ce que nous voulons en faire. S’il existe un passage qui débouche ailleurs, il nous faut évidemment le contrôler. Il nous faudra voir ce que nous voulons en faire avant l’arrivée d’Aera… » Une fois la décision prise, Margot se remit à manger, faisant signe du pouce à Lhassa que la pitance était appréciée.

*Lhassa s'inclina sans un mot souriant à la baronne avant d'aller s'occuper de desservir, puis elle sortit profitant des derniéres lueurs du soir pour jouer un peu de sa flûte en contemplant les champs,le labeur à venir, mais aussi la promesse d'une autre belle récolte ...si Taslendel voulait bien la leur accorder.
Elle regardait les oiseaux aller et venir à proximité, sans doute seraient ils tentés par la semaille du Tournesol, elle s'amusa à tenter d'imiter leurs trilles à l'aide de sa flûte pour voir comment ils réagiraient.*

Anselme, toujours assis prés du feu camp, tendit l'oreille en direction de Lhassa. Jouant lui même de cet instrument il trouvait que Lhassa se débrouillait pas mal, et ses tentatives d'imitations d'oiseaux étaient amusantes à l'oreille.
Il eut envie de se lever et d'aller vers elle pour l'accompagner avec sa propre flûte, mais il hésita pour plusieurs raisons.
Il n'était pas du même rang et ne savait pas comment Margot interpréterait la chose, et surtout il ne voulait pas que Lhassa eut l’impression qu'il veuille lui pendre la vedette.
Finalement c'était très bien comme ça, il resta assis à l'écouter.
Il se contenta de jeter une branche dans le feu.

La soirée passa, fugace, alors que les criquets répondaient aux airs mélodieux de l’azalaise. Avant de les quitter pour la nuit, Margot autorisa Marion et Anselme à partir pour la forêt de Findur dès qu’ils seraient près.

[Pour ces deux là, la suite se trouve ici]

Lhassa continuait jour aprés jour ses travaux aux champs , profitant de l'aide des hommes d'armes parfois quand ceux-ci étaient disponibles.
Un matin alors que la journée s'annonçait chaude elle contemplait son système d'irriguation.
Le canal principal délivrait bien de l'eau aux canaux secondaires, d'autant grâce à l'argile séchée qui remplissait son office, mais le champ était mieux irrigué coté riviére que du coté de leur camp.

Elle récupéra quelques planchettes de bois inutilisées sur la construction de la maison afin de tâcher de l'améliorer un peu.

En bouchant tour à tour l'entrée des canaux secondaires les plus proches de la riviére l'eau montait plus aisément dans le canal principal pour aller remplir les canaux secondaires les plus éloignés. Ainsi en déplaçant ses planchettes petit à petit pour obturer ou non les canaux elle put parvenir à un résultat plus homogéne.

Heureuse du résultat elle alla en faire part à la dame Margot avant d'aller préparer le repas...

Margot était heureuse de l’implication de la jeune azalaise au sein de la baronnie. Lhassa s’y était fait une place et, contrairement à d’autres que la Same avait pu observer, ne rechignait jamais à mettre la main à la pâte. Ce soir-là, la baronne demanda à Lhassa de revenir à la table lorsqu’elle en aurait fini avec ses tâches quotidiennes.

Lhassa fit de son mieux pour le repas puis servit à table malgré la fatigue de la journée, mais elle était contente de son résultat, sans doute y aurait il encore quelques améliorations à apporter aux champs mais elle progressait et petit à petit, avec l'aide des autres, ils pourraient produire assez de nourriture pour passer l'hiver...si tout allait bien.

C'est donc un peu rassérénée qu'elle vint s'asseoir au bas bout de la tablée quand tout le monde fut servi, afin de manger et d'écouter les discutions, peut être aurait elle l'occasion d'apprendre quelque nouvelle?

L’absence de Marion et Anselme pesait aussi sur l’atmosphère du repas. Ceux-ci étaient absents depuis bientôt trois jours et plusieurs craignaient que cela ne s’éternise comme ça avait été le cas pour la baronne. Le souvenir de cette absence était encore frais, tout comme celui du départ de Julien et de Dion. Margot semblait la seule à être immunisée à cet état d’esprit. Quand on lui demandait si elle s’inquiétait, elle répondait que Ménoren veillait sur eux.

À la fin du repas, Margot retint Lhassa à table. Lorsque tous furent partis, elle engagea la discussion : « Lhassa, tu as toujours en ta possession l’objet que ta remis cet étranger? »

Lhassa un peu surprise par la question décroisa ses mains et sortit d'un repli de sa tunique l'étrange cube, le posant entre elle et la Dame Margot, puis regardant la Baronne droit dans les yeux elle lui fit réponse:

" Le voici ma Dame la Baronne, je l'ai effectivement toujours, quand je ne le confie pas au Maître Anselme. Il m'a demandé de lui en expliquer le fonctionnement ce que j'ai fait de mon mieux, pour ce que j'en ai compris , je pense qu'il ne pourra qu'en faire bon usage...A moi il m'a beaucoup appris je crois..."

Puis Lhassa rebaissa timidement les yeux, intimidée par la prestance de la haute dame, laissant le cube entre elles deux.

Margot sourit. « Ta dévotion et ton esprit de partage mérite récompense Lhassa. J’ai beaucoup réfléchi à propos de la protection de cette colonie et il est vrai que nous sommes bien mal préparés. Je veux que tu apprennes tout ce que tu pourras de ce cube, car je sais que tu feras bon usage de ce savoir. Frédélin prendra ta relève aux champs et te demandera conseil si nécessaire. De ton côté, tu étudieras cet objet dans les moindres détails. Je suis sûre que cela nous sera utile… »

Lhassa rôsit de plaisir à entendre les compliments de la dame Margot, elle rêvait d'avoir plus de temps à elle pour étudier ce cube et progresser en l'art des Runes Elfiques qu'il contenait, tout comme elle rêvait d'apprendre à écrire, cependant les privations qu'elle avait vécues lui rappelaient avec insistance l'importance des travaux des champs.

"Je...vous me comblez ma Dame la Baronne et je ferais de mon mieux pour apprendre tout ce que je puis, mais je resterais disponible pour les travaux des champs au besoin, car il n'est pire ennemi que la mâle faim qui sévit l'hiver alors que la Terre ne peut plus produire, ou beaucoup moins. Je tâcherais donc de mettre la priorité à mes études mais serait prête à reprendre le labeur de la terre si le besoin s'en fait sentir."

Là dessus elle dédia à la jeune et belle Baronne son plus franc sourire, un sourire où il n'y avait de traces pour le souci ou l'inquiétude, un sourire radieux bien loin de son statut d'esclave. Elle se sentait considérée et se ferait sans doute hacher menue plutôt que de déplaire à sa dame...

« Je ne suis pas déçue de ta réponse! C’est là, une fois de plus, grande sagesse de ta part. Si Frédélin a besoin de toi, il te fera signe. D’ici là, outre les repas, il ne te restera qu’à étudier cet objet. » Margot salua Lhassa d’un signe de tête et prit ensuite congé.

Lhassa étudiait le cube de Lorne de son mieux depuis quelques temps, les mots elfiques correspondant aux Runes devenaient de plus en plus familiers, et leurs associations de base aussi. Mais ce qu'elle cherchait continuait à lui échapper, malgré les multiples exercices et tentatives...
Depuis l'attaque de leur camp elle recherchait une combinaison, un agencement des Runes qui puisse neutraliser des agresseurs, mieux que ce qu'elle avait fait en les endormant, un sortilége qui pourrait blesser...voire tuer ceux qui s'en prendraient à leur colonie.
Elle essaya longtemps de combiner les mots elfiques, Thral, Vim et Eowe, cherchant à user de l'essence magique qu'elle savait désormais être en elle, dans un but de destruction et suffisemment longtemps pour pouvoir affecter une zone. Rassembler tout cela dépassait sa compréhension et l'emploi des Runes ne semblait pas suffire.

Un soir après bien des exercices elle se reposait au bord de la riviére en jouant de sa flûte, cela avait au moins le bénéfice de l'apaiser, l'apaiser voire plus. La musique la faisait parfois voyager, rêver, ou l'aidait à se concentrer.
C'est ainsi qu'elle fut surprise par l'arrivée du serpent.
Une vipére de belle taille était sortie des eaux , peut être attirée par la musique de la jeune esclave,elle sifflait dressée à quelques pas d'elle...

THRAL VIM EOWE, elle aurait bien été incapable de prononcer les syllabes à l'intonation complexe du language des elfes en ce moment mais soufflant dans sa flûte elle en reproduit l'intonation, après coup elle en aurait presque reconnu les mots chantants...un cône sembla partir de l'instrument en direction du reptile menaçant, un cône d'énergie qui prit une myriade de couleurs, semblant se diviser en échardes acérées de lumière, une énergie qui venait d'elle et de son instrument...
La dernière note s'acheva dans un trémolo d'émotions complexes, peur et joie partagée, la vipére gisait inerte au sol, morte même si son corps ne semblait pas porter de blessures, les roseaux de la rive sur quelques métres étaient couchés et semblaient ne pas avoir été assez souples pour plier devant l'adversité...
Lhassa avait enfin réussi à composer son nouveau sortilége, mais pas comme elle l'aurait pensé, elle regarda la flûte d'un autre oeil et la rangea précieusement dans sa tunique rapiécée.
Le cadavre de la vipére disparut dans les flots proches de la riviére, de cela elle ne parlerait pas à ses compagnons.