Tour 4.2.3 - Été 867, début de saison : Le voisin du Sud

Au douzième jour de Puros, Masklynn et Édéric rapportèrent, en plus des bêtes, un bien étrange troupeau. Édéric, naturellement laconique, courait devant en criant « Dame! Dame! Un chevalier vient vous voir! » Anselme releva la tête au mot « chevalier ». Il aperçut, dans le défilé où se trouvait le muret de Dion, derrière Masklynn et les trois moutons, un homme monté sur un étalon, accompagné de quatre hommes d’armes qui le suivait à pied.

[fais un jet de connaissance(Noblesse)]

D 20 = 3 + 3 connaissance(Noblesse) = 6

L’homme portait un blason de sable à la faux d’or, qu’Anselme n’avait jamais vu. Au mieux, le Govanien put en conclure que ce n’était pas un homme du nord… mais peut-être était-ce simplement dû à la direction par laquelle il se présentait à Moïra. Le chevalier ne portait pas de couvre-chef et était souriant. Il avait les cheveux châtain pâle, presque blonds et son port était noble. Lorsqu’il vit Anselme, il s’arrêta, fit signe à ses hommes de faire halte et leva la main en signe de salut. « Je suis Grégoire Levert de Shaus et j’aimerais m’entretenir avec les maîtres des lieux. Si vous m’en donnez la permission, je mettrai pied à terre, sinon, je retournerai séant sur mes terres! »

Anselme se retourna pour voir si Margot avait eu vent de l’arrivée, mais ce n’était pas le cas. Elle devait être à l’entraînement avec Isen, au bord de la rivière. Il se retourna vers le Chevalier de Shaus.



[Vous pouvez faire un jet de Connaissance(Géographie) pour voir si vous connaissez Shaus, si vous faites plus de 10, vous savez que cette ville fait partie du Duché de Prospertown et que ce Duché, allié d’Astris, a été en guerre contre l’Alliance des Ducs (Ronce et Govan) il y a une vingtaine d’années, si vous faites moins de 10… bah, ça ne vous dit rien ^^]

*connaissance géographie: 1d20 = 12*

(Je n'avais pas vu qu'on avait avancé...)

*connaissance géographie: 1d20 = 15*

Anselme les mains posés sur les hanches tentait de s'imposer :
-" Vous avez la permission de mettre pied à terre Méssire, je serai curieux de savoir ce qu'un chevalier de Shaus a à nous dire. Mais auparavant veuillez faire reculer vos gens d'armes de 20 pas, ensuite vous pourrez mettre pied à terre. "
Ce faisant il se tourna vers Lhassa et lui dit à voix basse :
-" Cours prévenir notre Dame que nous avons de la visite."

Lhassa qui dévorait le nouveau venu des yeux baissa la tête en signe d'obéïssance et fila vers la rivière là où devait s'entraîner la dame. Elle fit diligence et c'est plutôt essouflée et les joues rosies par la course qu'elle prévint sa maîtresse.

"Un homme et son escorte sont arrivés à Moïra ma Dame la Baronne, il dit s'appeler le chevalier Grégoire Levert de Shaus et souhaiterait vous rencontrer..."

Elle reprit un instant son souffle les joues un peu plus rouges...

"Il...il est vraiment bel homme..."

Puis elle même surprise de son audace elle baissa de nouveau le front prête à essuyer une remontrance justement méritée...
Ses dernières paroles lui avaient échappé mais il était trop tard pour les reprendre.

Lhassa ne put voir Margot qui la dévisageait, mais entendit Isen ricaner. « Pressons, ne faisons pas attendre notre visiteur… », tonna Margot en se dirigeant d’un pas rapide vers la maison « vient Lhassa, nous aurons besoin de toi pour que notre hôte se sente comme chez lui». La jeune azalaise fila sans protestation derrière la maîtresse des lieux. Margot pénétra dans la maison en appelant Agnès, afin que celle-ci l’aide à se changer. Lhassa, se sachant inutile pour cette tâche, demeura dans l’embrasure de la porte à observer de loin Anselme et, surtout, le chevalier de Shaus.

Grégoire avait fait reculer ses hommes d’un geste impératif comme Anselme le lui avait demandé. Il avait ensuite mis pied à terre puis avait tendu les rênes à un de ses hommes. Il se retourna ensuite pour regarder le jeune noble de haut en bas, lançant : « Je ne m’attendais pas à trouver ici ce fils du Govan… votre oncle vous aurait-il donc préféré à Sire Helmut pour sceller cette nouvelle alliance? »

Anselme fut surpris :
-" Vous me connaissez donc ? Il ne me semble pas que nous nous soyons déjà rencontrés où que ce soit ?
Si c'est mon cousin que vous vouliez voir en particulier, vous allez être déçu. "
Anselme fit une courte pause examinant à son tour le chevalier, puis il ajouta :
-" Ou alors vous allez être ravi, tout dépendra du but de votre visite."

Sire Grégoire sourit. « Nous ne nous sommes pas rencontrés messire… mais votre sceau parle pour vous… », dit-il en désignant la bague au doigt d’Anselme. « Je pensais rencontrer votre cousin, en effet, pour discuter d’une affaire… vous serez peut-être en mesure de prendre une décision pour lui. »

Au même moment, Margot s’adressa à Lhassa, qui était toujours mi-dedans, mi dehors. « Va le chercher Lhassa, nous l’accueillerons comme il se doit! »

-" Je ne suis point le maitre de ces lieux et ne pourrai donc pas prendre de décisions en tant que tel. Si cela concerne cette baronnie, j’ai envoyé quérir la maitresse des lieux qui n'est autre que la veuve de mon feu cousin, la Baronne Margot de Heideld , elle discutera avec vous de cette affaire."
Anselme vit accourir Lhassa, la désignant du menton il ajouta :
-" Revoilà ma messagère."

Lhassa s'inclina bien bas puis,souriante, s'adressa au visiteur:

"La Dame Baronne Margot de Heideld consent à vous recevoir Messire, si vous voulez bien me suivre..."

Puis après un geste d'invite en direction de la salle où se tenait la Baronne elle salua une seconde fois le Chevalier avant de le précéder dans la piéce.

Sire Grégoire suivit la jeune femme et Anselme emboita le pas. Ils pénétrèrent dans la grande pièce commune. Margot offrit au chevalier de prendre le temps qu’il jugerait nécessaire pour s’installer dans la chambre… d’Anselme. Le Govanien ravala sa fierté : il savait que les règles de la bienséance commandaient à Margot d’offrir l’hospitalité aussi longtemps que nécessaire, mais d’imaginer ainsi un fils prospère dans sa chambre lui serrait la gorge.

Le chevalier s’y retira quelques minutes, pendant que Lhassa courait au four sortir un pain qui cuisait depuis quelques heures. Elle ramassa aussi un fromage et un saucisson de habbibit. Anselme et Margot fixaient la porte de la chambre, patiemment, alors que Lhassa revenait dresser la table. Sire Grégoire n’abusa pas de leur temps et sortit vêtu d’une chemise de lin et d’un pantalon de cuir. Il s’était vaguement rafraichi du voyage et semblait déjà un peu plus reposé. Il s’installa devant eux.

[Comment gérez-vous les conversations? À la base, Margot et Grégoire s’échangeront des banalités pendant au moins une heure avant d’en venir au fait. Margot demeurera aimable et agréable sans trop donner de nouvelles du pays et Grégoire fera de même. Quelqu’un veut qu’il en soit autrement? Faites-vous quelque chose de spécial pendant ce repas?]

*Lhassa s'efforça de servir de son mieux afin de ne point déranger les maîtres des lieux, servant à table puis ravitaillant en bûches les flammes du foyer, les paroles échangées semblaient de convenance, polies et sans grande conséquence. Elle finit par se réfugier au coin du feu en tâchant de rester attentive aux attentes de la Dame Margot.*

Les banalités l'ennuyait avec ses retenus, ses amabilités...
La conversation lui paraissait hypocrite, le seigneur Grégoire encore plus.
Le souvenir de la guerre, Anselme en savait de ce qu’on lui avait raconté, il commençait tout juste à marcher à cette époque, mais le Govanien avait la rancune tenace, et le premier contact avec ce seigneur, qui se vautrerait sur sa couche ce soir ne lui plaisait guère.
Qu'il dise ce qu'il avait à dire, dorme et reparte au plus tôt au matin ferait l'affaire d'Anselme.

Il avait envie de se lever, de ne pas participer à cette conversation, de se mettre près de l'âtre et jouer un air de flute, peut être accompagné de Lhassa.
Lhassa...Il lui avait semblé que la jeune fille n'était point insensible au charme du seigneur de Prospertown...

Pour la bienséance et pour ne point offenser Dame Margot il tint bon et resta attablé, répondants juste par de courte réponse lorsqu'on s'adressait directement à lui.
Le temps semblait avoir suspendu son vol... " Bzzzzz "

Ils mangèrent et discutèrent une heure entière avant que le chevalier de Shaus n’aborde le but de sa visite, sans que ni Anselme, ni Margot ne le pressent de le faire. Il expliqua que des événements avaient eu lieu à Walle, en Voedfrigie. Une prise de pouvoir ou un renversement, quelque chose comme ça. Anselme esquissa un vague sourire en pensant que, malgré qu’il vive dans ce trou, il en savait tout de même plus que ses voisins du sud.

Sire Grégoire ne connaissait pas les détails, mais il expliqua que cela avait entraîné une grande migration. Une bonne partie de la population de Walle avait fui vers le sud et Shaus avait hérité d’un bon nombre de ces exilés. Cette manne venait à point pour le petit village prospère, qui avait découvert un gisement de fer et désirait l’exploiter rapidement. Tant de main-d'œuvre disponible leur permettrait sans aucun doute d’y parvenir. Le chevalier expliqua que ce gisement était à la limite nord-ouest du Duché de Prospertown, à la frontière des terres qu’avait cédées le Govan à Ronce. Il comprenait que cette situation pourrait nuire à la bonne entente entre les deux Duchés, ce qu’il ne voulait pas évidemment.

C’est pour assurer une exploitation paisible de cette ressource qu’il était venu jusqu’à eux. Il proposait, en échange d’une garantie que Ronce n’attaquerait pas leur nouvelle colonie, de céder à la baronnie de Moïra une quinzaine de serfs fraîchement arrivés.

Margot avait écouté attentivement le récit en hochant la tête. Elle prit la parole : « je ne vous répondrai pas ce soir messire, mais je vous promets de réfléchir à cette proposition. » Puis elle de tourna vers Anselme : « Avant que nous n’en discutions entre nous, y-a-t-il des questions que tu voudrais poser à notre hôte? »

« - Soit! », conclut Margot. Sire Grégoire acquiesça. La demande était légitime et il avait ouvert son jeu. La balle était maintenant dans leur camp. Ils terminèrent le repas et le chevalier de Shaus se retira pour aller marcher et s’enquérir de ses hommes.

Après qu’il eut franchi la porte, Margot interpella à nouveau Anselme : « Parle librement maintenant. Que me conseilles-tu, Anselme? J’ai déjà une opinion, mais je préfère t’entendre d’abord… »

Un fois assuré que le sire Grégoire se fut suffisament éloigné Anselme s'entretint avec Dame Margot.

-" Dame Margot sans vouloir influencer votre opinion je suis gré que vous veuillez m'entendre.
Je vais vous exposer la vision que j'ai de la chose, mais de grâce faites à votre gré et en considérant la chose comme elle se doit.
Alors voilà mon point de vue ...

Vous êtes en position de force, jouez en.
Tirer partie de la situation en exigeant plus de garantie , comme une rente annuelle sur les l’exploitation minière, et ce quelques soit leurs bénéfices.
Quand aux 15 serfs qu'ils vous offre, cela fait des bouches à nourrir et avant qu'elles soient favorables à la prospérité de la Baronnie il va se passer du temps.
De plus je ne sais quand arrivera cette manne, mais nous approchons de l'hiver, qui dit hiver, dit temps difficile.
Demander de la nourriture en conséquence pour les 15 serfs qui couvrirait jusqu'au début du printemps au moins est le minimum qu'ils puissent faire.
Demander aussi à les voir et à les examiner avant de les accepter, des gens malades ne ferait que mettre en danger la baronnie.

En sorte veillez à que ce ne soit pas un piège pour vous nuire, je pense qu'il verrait cela d'un bon œil si vous deviez partir parce que ces 15 serfs on épuiser la Baronnie, réfléchissez bien avant où vous mettez les pieds.
Tout cela dans l'éventualité que vous acceptiez sa proposition bien évidement, si vote avis est tout autre je m'y rangerai quel qu'il soit."

Votre avis est aussi le mien, mais vous soulevez des conditions auxquelles je n’avais pas pensé! Je les ferai valoir… Préférez-vous participer aux discussions ou dois-je régler cela seul avec le chevalier de Shaus?

-Bien… qu’il en soit ainsi. Je pense que nous avons bien besoin de ces bras supplémentaires… trop d’entre nous couche encore sous la tente et le temps peu clément ne rend pas l’expérience très agréable j’en suis sûre. Nous prendrons toutefois le temps de montrer que nous sommes fiers et ne donnerons notre réponse au chevalier que dans trois jours ». Puis, Margot se tourna vers Lhassa et s’adressa à elle en ces termes : « Veille à ce que cet homme mange bien, mieux que chez lui s’il le faut, et fais-le sans compter ce qu’il consomme. S’il advenait que le vin soit en voie de s’épuiser, coupe le un peu à l’eau afin que nous en ayons jusqu’à son départ. Termine son séjour par un festin. Fais-toi aider de qui te semble à même de te prêter assistance dans cette tâche et montrez-lui que nous n’avons rien à envier… »
Margot se retira ensuite dans sa chambre, laissant Anselme et Lhassa dans la salle commune, en les invitant à faire entrer le Chevalier Shaussois* lorsqu’ils auraient terminé.

*Eh non, n'en déplaise à Anselme, l'adjectif relatif à "de Shaus" n'est malheureusement pas "Shausson"...

Lhassa fit de son mieux lors des trois jours avec le tout venant dont ils disposaient, économisant le bon tonnelet de rouge de la crique tant qu'elle le pouvait pour le jour du départ...Mais elle profita du temps disponible pour préparer un festin...Pour cela elle comptait faire tuer un mouton qu'elle appréterait de son mieux, elle demanda aussi à Masklynn d'aller pécher quelques poissons pour améliorer l'ordinaire, et à Marion qui s'entendait fort en herbes de lui trouver quelques aromates et racines.

En entrée elle prévoyait une salade au poisson mariné une journée dans le vinaigre, aromatisé d'Aneth et du rare sel dont ils disposaient, le poisson ainsi aurait toute sa saveur et parfumerait délicieusement la salade. Le mouton elle comptait le farcir d'orge et de blé précuit, aromatisé au mieux de ce que Marion aurait pu lui trouver. Enfin elle avait prévu de petites terrines de racines, de préférence des pommes de terre s'il était possible d'en dénicher, hachées grosses les tubercules seraient accompagnées du jus de cuisson du foie et du coeur, ainsi que de persil et d'ail, les morceaux d'abats finement mélangés à la terrine et le jus de cuisson servant de liant. Les terrines elle devrait les faire refroidir avant de les servir dans de petits bols, le gras figé donnerait la fermeté et aiderait le parfum à se développer...
Elle fit une longue liste à Marion en lui expliquant ce qu'elle comptait en faire, peut être celle-ci pourrait elle trouver quelque chose d'approchant.

En l'attente de la préparation du festin Lhassa tenta d'animer au mieux les soirées de quelques danses et mimes, ou en jouant de sa flute au coin du feu. Elle fit en tout cas tout son possible pour rendre agréable le séjour au jeune visiteur venu du Sud...

Margot se retira ensuite dans sa chambre, laissant Anselme et Lhassa dans la salle commune, en les invitant à faire entrer le Chevalier Shaussois* lorsqu’ils auraient terminé.

En attendant que passe ces 3 jours et que Lhassa ce dévoue à la tache qu'il lui avait été confiée, Anselme fit ce que la Dame avait demandée, à savoir faire entrer le chevalier dans la salle commune.
Chevalier qui c'était retiré après le repas pour aller marcher et s’enquérir de ses hommes.

Anselme sorti sur le pas de la porte et héla le chevalier :
- " Hola chevalier Grégoire Levert, venez donc boire un dernier verre de vin avant le coucher. A moins que vous ne préféreriez un boisson chaude ? "

Le Chevalier avait retiré son armure et ne portait plus que son pourpoint. Il s’était installé au bord du feu de camp et tirait sur une pipe d’argile façonnée à l’image d’un corbeau de laquelle voletaient les fumeroles rosées typiques des tabacs turinois. Il était à l’écart de ses hommes qu’il avait installés à l’entrée de la colonie, aux abords du muret de Dion (en B9 sur cette carte). Lorsqu’Anselme s’adressa à lui, il redressa la tête. « Messire, ce vin ne serait pas de refus. Mais venez plutôt au-dehors profiter de ce ciel que Saïos accepte de ne pas couvrir. Venez vous asseoir et contempler ce portrait où Sélik a tracé les lois du monde! »

A l'invitation du chevalier l'animosité d'Anselme envers celui ci retomba.
Après tout pourquoi lui faire grise mine pour le peu de temps qu'il resterait à la baronnie et occuperait sa chambre, et si la baronne devait faire un marché avec lui, valait mieux être bien disposé à l'égard du visiteur, sur ce point au moins le chevalier n'aurait rien à reprocher.
- " Un moment chevalier et je suis à vous." Puis sur ces entrefaites il rentra dans la maison.
Anselme pensa que c'était une bonne stratégie et il l'accompagna en servant deux verres de vins.
-" Lhassa ramène nous du vin s'il te plais, près du feu de camp, et nous pourrions divertir notre invité en lui jouant un duo de flûte, qu'en penses tu ? "


(Et que fais Marion pendant ce temps...Elle fait dodo ?... Et les autres PNJs et PJs aussi ? )