Tour 2.3.9 - Printemps 867: Quand passe la Caravane

Le jeune noble était tout à ses pensées, à ruminer ce que lui avait dit Adéramas, le marchand de la caravanne, au sujet des Loyalistes et des petites créatures aux dents acérées qui percent les armures… Quand il entendit derrière lui :
-" Messire... je crois que nous devrions peut-être faire halte..."

A l'appel d'Isen, Anselme se retourna et examina la situation sur la raison de sa demande.
Tout en continuant son chemin il regarda la troupe et s'aperçut qu'il manquait quelqu'un ?...
S' arrêtant d'un seul coup, Antarès vint lui cogné dans la poitrine ce qui le déséquilibra légèrement.
Il vit alors une forme sur le sol à quelques mètres de lui.
Lhassa gisait au sol, inerte !
Était-elle morte ? La créature c'était elle jouée d'eux et avait elle commencée son extermination en silence ?...

Anselme s'approcha et vit qu'elle n'avait nul trace de blessure, par contre son teint était pale et elle semblait sortir d'un lac tant ses vêtements étaient trempées de sueurs.
Il remarqua aussi qu'elle respirait, elle était donc en vie ! Mais elle respirait faiblement, il cru comprendre ce qu'il c'était passé.
-" Isen aide moi à la mettre à l'ombre ! (sous réserve qu'il y en ait ^^) Marion vite ! Apporte moi la gourde d'eau accrochée à Antarès, dépêche toi... " Il voulut ajouter "...dépêche toi Petiote" ou il ne sait quoi de gentil pour rassurer Marion, mais rien de plus ne sortit de sa bouche.
Il aperçut Julien qui se sentait impuissant devant l'événement :
-" Julien occupe toi de tenir Antarès au cas ou il aurait de nouvelles frayeurs."
Anselme pensa que c'était préférable de lui donner une tache à faire, tenir Antarès lui demanderait de l'attention.

Avant qu’Anselme n’ait fini de donner ses ordres, Isen s’étant débarrassé des poules souleva la frêle esclave et la porta à l’ombre. La déposant délicatement dans l’herbe au pied d’un arbre au large tronc.

[Marion, fais un jet de premiers soins!]

Marion se dépechant d'obéir à Anselme décrocha une gourde de la selle d'Antarès et commenca à hummecter les lèvres de Lhassa. [premiers soins: 7+4=11] Sa main tremblait, peu sûre, et elle aurait aimé que Luci ou Barbenfeu soient là pour la conseiller.

L’eau était sans doute la meilleure solution pour aider Lhassa, mais Marion n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait faire de plus. À défaut de mieux, elle appliqua une compresse sur le front de la jeune femme. Lhassa, faible et tremblotante, reprit connaissance après quelques minutes et se mit à boire. Anselme, Isen et Marion étaient tous trois penchés au-dessus d’elle.

-" Alors jeune fille, on fait moins la fanfaronne... J'espère que cela te serviras de leçon." Lui dit Anselme, sur un ton qui se voulait aimable.
Puis le jeune homme esquissa un sourire :
-" Comment te sens tu ? "

*encore secouée de tremblements irrépressibles Lhassa ouvrit les yeux sur trois facies plus ou moins grimaçants, brouillés par l'eau et la poussiére en ses yeux, elle entendit à peine les mots qui lui étaient adressés et n'arrivait pas à se concentrer dessus,serrant les dents et tâchant de faire de son mieux pour garder en elle toute l'eau qu'elle avait bue bien trop vite...*

Anselme ne pouvant faire plus pour le moment se releva:
-" Occupe toi d'elle Marion, pendant qu'Isen et moi remettons les sacs de semences sur Antarès. "
Tout en ramassant un sac de semence il ajouta en direction d'Isen:
- " Il ne faudrait pas trop tarder à se remettre en route, l'après midi est déjà bien avancée. La nuit risque de survenir rapidement si nous lambinons plus longtemps, et cela pourrait être dangereux de nous exposés ainsi aux créatures de la nuit et autres rodeurs."
Et il se dirigea vers Antarès un sac de semence en mains.

« Je peux tenir le cageot d’une main et l’épauler de l’autre, messire, mais notre rythme en sera ralenti… On n’est pas très loin c’pendant, même si le jour progresse, on devrait y être avant que Drom ne nous quitte », répondit Isen en replaçant en croupe deux sacs.

[À moins que vous ne vouliez intervenir durant le reste du voyage (une quarantaine de minutes), voici ce qui se passera… Vous pouvez couper ce morceau et l’agrémenter à n’importe quel moment si vous en avez envie]

Ils chargèrent à nouveau Antarès, tandis que Lhassa récupérait péniblement de sa marche. Une fois que ce fut fait, Isen se dirigea vers Lhassa et, passant son bras dans son dos, la souleva. « Allez, on y est presque » lui souffla-t-il à l’oreille en jetant son bras mou par-dessus sa nuque. Les jambes douloureuses de la jeune esclave la portaient à peine, mais Isen se chargeait de la soutenir. Pour peu, elle aurait pratiquement pu se laisser porter.

Isen se dirigea ensuite vers le cageot et fit signe à Julien de faire de même. C’en était trop pour Lhassa qui, secoué d’un côté et de l’autre, ne put se contenir. Elle régurgita une bonne part de l’eau qu’elle avait avalée, plus ou moins consciemment, sur Isen. Sa robe fut aussi aspergée de bile diluée. Isen regarda Anselme quelques secondes, songeur, mais préféra ne pas parler. La route allait déjà être assez difficile comme ça. Il secoua la tête.

Ils soulevèrent les poules et se remirent en marche. L’atmosphère qui régnait au sein de la troupe était passablement lourde et tendue… La progression fut moins lente qu’on aurait pu le prévoir. Il n’était après tout qu’à deux kilomètres de la baronnie et Isen était un jeune homme formé à la guerre. Porter à la fois le cageot et Lhassa, même s’il aurait préféré qu’il en soit autrement, n’avait rien d’une rude épreuve pour lui. C’était différent pour Lhassa, qui sentait à peine ses jambes encore engourdies par l’effort. Marion s’inquiétait pour son amie, mais était terrorisée à l’idée de subir un traitement semblable si elle devait exprimer son inquiétude.

Ils atteignirent enfin la colline où s’affairait Méliore, près de quatre heures après leur départ du gué. Lorsqu’il les aperçut en contrebas, il les héla et délaissant sa tâche trotta jusqu’à eux et arriva à leur hauteur. « Bonjour content retour ! voyage bon ? » lâcha-t-il, souriant et fier, dans un astrien approximatif. Puis, apercevant à la traîne Lhassa fort mal en point, il se tourna vers Anselme et demanda anxieux « Qu’avez-vous donc affronté cette fois messire? »

Marion, inquiète pour son amie, avait cepandant du mal à chasser de son esprit les étranges phénomènes survenus un peu plus tôt.
Elle avait hâte de rentrer, ainsin, Lhassa pourrait être confiée aux soins de Luci et Marion pourrait retrouver la sérénité de son esprit quand elle aurait la Lanterne Sacrée entre ses mains...

Lhassa adressa un faible sourire reconnaissant à Isen en arrivant en vue du village, ses jambes cotonneuses n'auraient pas pu la porter jusque là, elle tâcha de rassembler ses maigres forces pour ne pas trop peser sur lui et se promit de laver sa tenue...quand elle irait mieux.

Ils touchaient enfin au but, et Anselme comme les autres, était las de cette escapade, seul lui importait de se délasser dans la rivière, une fois Antarès déchargé de son fardeau.
Lorsqu'il aperçut Méliore trottant au devant d'eux, qui voyant Lhassa fort mal en point demanda :
-« Qu’avez-vous donc affronté cette fois messire? »
D'un ton las le jeune noble répondit :
-" Mon courroux."

Méliore avait à peine dix ans quand il avait été réquisitionné par le Baron Galad d’Olok pour servir dans la milice. Anselme n’avait que douze ans à l’époque, mais déjà c’était un gamin ambivalent, qui avait à la fois un grand cœur et un sale caractère. Méliore avait toujours apprécié la répartie du jeune noble et la culture dont il pouvait faire preuve lorsqu’il répondait au vétéran qui les entraînait. Il affichait alors un détachement et une attitude hautaine qui ajoutait autant de poids à l’arrogance de ses interventions. À plus d’une reprise, Méliore estima que Anselme était allé trop loin, et que ses fesses ne devaient qu’à son rang de ne pas porter de marque de botte. Au vu de la réponse d’Anselme, il lui sembla que Lhassa avait eu le malheur de rencontrer le côté obscur de son maître.

Sans un mot de plus, Méliore attela le bœuf à son chariot chargé de bois. Il invita Lhassa à y monter et les accompagna jusqu’au campement. En chemin, ils croisèrent Dion, torse nu, qui poursuivait la construction de son muret de pierre. L’ouvrage d’environ un mètre vingt, bien que grossier, semblait solide et faisait presque une cinquantaine de mètres. Il s’arrêta à leur passage et, demandant des nouvelles de leur voyage, les accompagna jusqu’à la maisonnette.

Il était enfin de retour chez eux, en ce 45e jour de Gaïa. Fatigués, ils déchargèrent Antarès, entreposant dans la demeure ce qu’ils avaient rapporté de leur voyage. Isen et Méliore conduisirent Lhassa sous la tente, où elle fut accueillie par Lucindiel qui avait veillé seule sur le feu sacré.
Barbenfeu était reparti à la chasse, mais il avait promis à Luci qu’il serait de retour pour célébrer les Euméries…

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