Tour 3.2.1 - Printemps 867 : Les Euméries

[Tous ceux qui ne sont pas au Govan sont présents]

À la fin de la journée, au moment où le soleil se couchait à l'horizon, ils se réunirent autour du cercle de feu dans lequel Lucindiel avait savamment disposé un grand amoncellement de chêne et de frêne blanc qu’elle avait fait au préalable séché en vue de cette cérémonie. Elle l’avait fait allumée par Marion à partir d’un tison tiré de la lanterne.

Religieusement, ils se tournèrent vers Lucindiel pour entendre ce qu'elle avait à dire.

Avec un air réjoui, Lucindiel prit la parole... Son parlé était un peu hésitant, mais compréhensible de tous. Elle s'était entrainée avec Marion.

"Merci à tous d'être là, cela fait plaisir de nous voir réunis. Vos efforts pour la colonie ne sont plus à démontrer, je vous en remercie aussi. Cela dit, le temps est venu de se tourner vers les forces supérieures qui nous insufflent toute cette force et ce courage.
Nous allons entamer la mi-printemps, la nature est belle et bien réveillée, même les montagnes ont perdu leur fin manteau de neige, les routes et leurs gués capricieux se sont ouvertes au passage des caravanes... L'époque des Euméries est arrivé ! L'époque des Jours Prospères comme on peut le traduire. Mieux nous fêterons cela, plus les auspices pour la colonie seront bonnes. Cette cérémonie rendra hommage à Orgar, issu du feu de Puros, dieu qui a permis aux hommes de progresser et d'évoluer... "


Elle laissa planer un silence en souriant à tous.

"Puis-je vous demander si vous avez tous en votre possession un objet, un bout de tissu ou de bois, ou toute autre chose intimement lié à vous-même ? Cet objet sera sacrifié dans le feu sacré pendant la cérémonie. Vous n'êtes pas obligé de le montrer à tous..."

Luci regarda chacun, l'un après l'autre ...

Marion réfléchi un instant. L'objet auquel elle avait été intiment liée ces dernières semaines c'était la lanterne qui contenait les braises du Feu Sacré. Quand le feu viendrait à définitivement bruler dans le braséro sur le trépied d'or, la petite lanterne ne servirait plus à rien. Mais...le propre d'une lanterne était justement de ne pas bruler.
Elle réalisa alors que ça allait lui manquer. Même si ces derniers temps cette tâche avait surtout été celle de Luci.
"Bah, se dit elle, de toute façon, c'est l'ordre des choses. Et c'est même le bon ordre."
Elle fouilla sa poche et trouva quelques brins de laine, les premiers qu'elle avait essayé de filer avant de "prendre le coup de main"
Elle n'était pas sûre d'y être "étroitement liée" comme devait l'entendre Lucindel, mais l'idée la fit sourire. Les remettre au Feu Sacré était un bien heureux symbole à son sens: Les premiers brins de laine de la baronnie, ça semblait de bon augure.

Dion regarde Lucindiel. Un objet qui me soit lié? Non je n'ai rien de cela Mon tatouage, je ne peux lui donner sans me couper le bras. Mais si en fait j'ai bien quelque chose. Cela fait maintenant un bon moment que je tente de façonner un dé avec ce morceau de bois. Tout cela pendant mon temps libre. Il ne reste plus que la face avec le 6 a faire.

Dion sort de sa poche un cube de bois. Chacun aperçoit les symboles caractéristiques d'un dé. Il semble non terminé mais la surface semble comme déjà usée. Usée ou polie comme par une forte manipulation.

Voila pour toi.
Il montre le dé tenu entre le bout de ses doigts, le laisse glisser dans sa paume. Referme la main en un poing serré. Entrechoque ses deux mains. Et ouvre son autre main contenant le dé. Souriant il l'offre a Lucindiel

Debout les bras croisés, Anselme regardait le feu sans mot dire, pensif il attendait son tour, mais il laisserait d'abord les autres faire leurs offrandes à Orgar avant de faire la sienne.

Marion avait été la première à faire son offrande, cela l'avait amusé et il avait presque faillit lui sourire en voyant dans ses petites mains ces bouts de laine.

Dion offrit un dé, ce n'était pas grand chose, mais l'objet semblait lui être attaché car apparemment il avait été manipulé maintes fois par ses mains.

Finalement cette cérémonie montrait un peu une face cachée de chacun, un objet, une chose leurs appartenant et qu'ils avaient cachés jusque là, enfin "cachés" était un bien grand mot.

Il commençait à trouver cela amusant. A qui le tour se demanda t'il ?...

*Lhassa viens s'approcher de Lucindiel, et dépose un petit objet qu'elle tient au creux de sa main, une petite flûte d'herbe faite avec soin*

Méliore apporta à la cérémonie un des blocs de bois dont il se servait pour faire basculer les arbres dans la bonne direction lorsqu'il les abattait . Edéric, lui, se présenta avec le bâton qu'il utilisait lors de ses longues marches pour amener paître les bêtes. Quant à Jean, il avait préparé un goujon, de ceux qu'il prenait pour joindre les poutres entre elles.

Anselme quitta le cercle et se dirigea vers l'habitation, il y entra, fouilla dans ses affaires et revint vers le feu.
En main il tenait un objet long et fin entouré d'un morceau de tissu.
Dès qu'il eut rejoint la troupe il reprit sa place sans dire un mot, par moment on apercevait ses lèvres bouger, mais la litanie dite en silence restait inaudible.

Julien, reniflant, fut le dernier à s’avancer. Il faisait la moue et hésitait encore, mais avait choisi d’offrir le harpon qu’il avait taillé dans un roseau. Il avait beau avoir maintenant un javelot, sa "première arme" avait une dimension sentimentale. Mais après tout, c’est bien de cela qu’il était question… en tout cas, c’est ce qu’il avait compris.

" Par les forces qui ont créé ce Monde. Par Puros, Par Gaïa, Par Aera, Par Hudor. Et par tous les Dieux qui sont nés sous la protection d'Aether. J'invite mes camarades à célébrer les Euméries et à remercier plus particulièrement Orgar pour la force qu'il a insufflée et qu'il continuera à nous insuffler tant que nous l'honorerons comme il se doit. "

Lucindiel marqua une pause sollennelle.

" La flamme du dragon donna la vie éternelle à Orgar. Merci.
Pour tous les enfants, que nous sommes encore, qui ont appris à marcher et avancer, à parler, qui ont appris à connaitre, à travailler, et à se battre aussi… Merci.
Pour tous les adultes, que nous nous efforçons de devenir, qui ont amélioré leurs compétences et leur art, qui ont ouvert de nouvelles routes, qui ont découvert de nouveaux soins, qui ont construit de nouvelles colonies et fondé de nouvelles familles… Merci.
Pour nos aînés, les plus sages d'entre nous, qui ont partagé leurs savoirs, aidé leurs semblables à avancer sur la voie qui leur est destinée, qui ont également passé le relais aux plus jeunes… Merci "

" Orgar, avec ta force, nous pouvons repousser nos limites et imaginer un avenir plus radieux, surtout en ces temps difficiles où chaque jour puise dans notre énergie et notre motivation. "

Lucindiel en profita pour regarder l'Assemblée.

" En témoignage de notre reconnaissance, nous voici réunis autour d'un cœur flamboyant et pur, allumé avec le feu sacré que nous chérissons jour après jour. "

" Mes amis, je vais vous demander de respecter un moment de silence… En tenant votre offrande près de votre front, vous penserez alors à un évènement du passé, un évènement qui s'est produit depuis vos dernières Euméries, un évènement qui vous a marqué, qui vous a changé. En bien ou en mal…
"Ensuite, vous tiendrez votre totem près de votre cœur, et en y mettant toute votre âme, vous allez formuler un souhait pour l'année à venir. Si vous le souhaitez. "

Lucindiel fit de même, tenant une longue mèche de cheveux tressée.

Éderic regardait fixement le feu. Il se sentait isolé depuis son arrivée, ayant pour principaux compagnons les bêtes de la baronnie. Les mots de Lucindiel l’atteignirent. Il eut l’impression un moment qu’il avait vraiment un rôle à jouer.

Méliore pour sa part avait quitté son relatif confort du Govan à l’invitation d’Anselme. Sa mère l’avait convaincu de partir avec le jeune noble, par loyauté envers Olok. Elle lui avait dit alors que lorsqu’il reviendrait il serait un homme véritable. Il prit conscience à ce moment que ce processus était bel et bien enclenché…

Isen se tenait droit et impassible, assumant son habituelle attitude martiale. Il était difficile de déterminer les effets qu’avait sur lui le discours de l’elfe. Julien, dont l’esprit divaguait plus souvent qu’à son tour et qui était d’abord un peu avachi, corrigea nerveusement sa posture lorsqu’il remarqua celle de son maître d’armes.

Jean de son côté était satisfait de ce qu’il avait accompli jusque-là. Il regarda brièvement la maison derrière eux qui se tenait désormais là où auparavant il n’y avait rien. Puis, il baissa les yeux tandis que sur ses lèvres se dessinait un sourire.

Lucindel avait parlée...

" Mes amis, je vais vous demander de respecter un moment de silence…"
Anselme n’apprécia guère ce ton condescendant, il grimaça.
Depuis quand un membre de la famille d'Olok était il de ses amis ? Oubliait elle qui se tenait là...
Cependant et par égards aux dieux, le jeune noble respecta le moment de silence réclamé par l'audacieuse elfe.

"...En tenant votre offrande près de votre front, vous penserez alors à un évènement du passé ..."
A contre cœur, il porta son offrande à son front.

"...un évènement qui s'est produit depuis vos dernières Euméries, un évènement qui vous a marqué, qui vous a changé. En bien ou en mal… "
L'événement marquant, il y en avait eut un, un seul, à son arrivé à la baronnie.

" Ensuite, vous tiendrez votre totem près de votre cœur, et en y mettant toute votre âme, vous allez formuler un souhait pour l'année à venir. Si vous le souhaitez. "
Perdu dans ses pensées il n'entendit pas la fin du discours, l'offrande était toujours près de son front.
Une larme ruissela sur sa joue, il s'en aperçut à peine.

Lhassa avait écouté bien sagement le discours de Lucindiel, l'allusion à Orgar lui faisait penser à son stratagéme pour aider les marchands sans faire un usage apparent de magie.

Elle porta la petite flûte à son front en respectant un long temps de silence, priant Orgar de vouloir bien la pardonner pour cette écorne, qui si elle n'était pieuse partait d'un bon sentiment.Elle repensait aux paroles de Lucindiel et remercia le dieu pour tous les bienfaits qui lui étaient advenus, à commencer par le fait que contre toute attente elle soit en vie, et aux mains d'une bien meilleure maîtresse que ce qu'elle avait pu connaître...

Puis portant la petite flute à son coeur elle ferma les yeux et fit un souhait...elle garda longtemps les yeux fermés...souhaitant le retour prompt et en bonne santé de dame Margot.

Dion respecte le silence demandé

Il porte a son front le dé de bois et repense aux lucioles vue lors de sa fuite après l'attaque du groupe auquel il participait.

Le souhait voila bien qui était embêtant. Il y a tant de chose que l'on peut souhaiter. Une vie meilleure? trop simple. Un grand moment de joie? Si fugitif ... Alors il ne reste qu'a souhaiter plus de chance dans la prochaine année.


Dion regarde autour de lui attendant de savoir s'il peut enlever le dé de son front.

Marion porta les brins de laine à son front et pensa aux évenement étranges qu'elle avait vu et ressenti se produire: les lucioles, dans la grotte, et les flamèches qui avaient repoussé les racines qui l'avaient liée au sol. Elle pensa aussi aux rêves qu'elle faisait depuis quelques temps. Il était certain que tout ça avait changé les choses et probablement les changeraient encore...Mais ce n'était pas le moment de se laisser distraire par ce genre de pensées. Elle se reconcentra sur la cérémonie menée par Luci et poursuivi le rituel:
Elle porta la laine à son coeur et elle pria Menoren de leur tisser à tous une trame solide. Elle pria aussi pour que jamais le feu sacré ne cesse de bruler.

Le feu crépita, captivant plus encore l’assemblée. Ses flammes étaient vives et dansaient sous la brise légère. Il semblait animé d’une vie nouvelle. Marion y vit se former de petites formes, humanoïdes. Elle n’eut pas de mouvement de recul, contrairement à son habitude, et scruta avec insistance le brasier.

Les formes s’animaient au cœur de l’entrelacement de branche, comme de petites créatures au travail. L’une d’elles semblait forger un objet sur un tison qui lui servait d’enclume, une autre penchée vers l’avant, semblait porter un lourd fardeau. Tout en demeurant au sein du lit de braises, les silhouettes enflammées se multiplièrent, formant un village de petites créatures. On pouvait clairement les discerner, tantôt chassant d’autres silhouettes, tantôt labourant un champ de braisettes avec un bœuf incandescent tirant une charrue, des hommes, des femmes, s’affairant à construire une ville… puis ils entraient en guerre, chevauchant contre des créatures sans formes, terrassant des géants et des dragons de feu.

Marion était fascinée par cette scène complexe… elle leva les yeux pour apercevoir ses compagnons qui partageaient, bouche bée, sa vision.

Le feu crépita... perdu qu'il était dans ses pensées il sursauta.
Quand il eut reprit ses esprits et tenta de voir où en était le rituel, il s'aperçut que ses compagnons fixait le feu, bouche bée.
Anselme fixa alors à son tour le brasier, se demandant ce qu'ils...
Au milieu des flammes des créatures s'animaient !
Il retint son souffle devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux, comme aux yeux de tous.
Il était comme hypnotisé.
Sans s'en rendre compte il abaissa la main qui tenait l'offrande près de son front.
Il eut le réflexe automatique de reprendre sa respiration avant que l'air ne vint à lui manquer.
-" Quel est encore ce sortilège ? " Murmura t'il.

Lucindiel n'avait jamais mené une telle cérémonie, et si quelqu'un venait à tourner la tête vers elle, il y verrait de l'étonnement mêlé à un sourire rayonnant. C'était donc là le fruit de leurs espérances… à moins qu'il ne s'agisse de la réponse d'Orgar lui-même. Ou les deux. Avec un plaisir non dissimulé, elle reprit la parole :

"Compagnons, voici un merveilleux présage dans lequel nous pourrons tous puiser la force de continuer. Malgré les obstacles du passé et ceux à venir, ensemble nous pourrons développer cette colonie et avancer sur le chemin de la découverte et de la création. "

Luci prit un air plus sérieux…

"Nous pourrons nous préparer face aux adversaires qui se dresseront sur notre route. Merci Orgar pour cette vision. Merci Orgar pour ton aide. Nous serons dignes de ce cadeau et nous en ferons bon usage."

L'elfe jeta sa mèche dans les flammes et pria ses camarades de faire de même.

(Sauf si quelque chose se passe à ce moment, je continue : )

Elle claqua ses mains et dit bien fort :

"La cérémonie se termine ici, merci à tous ! Le repas, le festin des Euméries peut commencer ! Mais une tradition de chez moi prend place à ce moment précis… Lhassa, pourrais-tu nous amener le pain prévu pour ce soir ? Marion et moi on vous en distribuera une part à chacun…"

(Jetez tous un D20 )

[D20=14]

A entendre son nom, Lhassa sort de la fascination exercée par le feu et y lance sa petite flute d'herbe qui disparaît et se racornit en un crépitement joyeux...puis part chercher le pain comme la jeune maîtresse l'a demandé.

(d20=8 )

(D20 = 16)

Anselme jeta dans le feu l'objet entouré d'un morceau de tissu qu'il tenait en main depuis un moment, lorsque les flammes eurent presque consumer le tissu et avant que l'objet ne disparaisse dans les flammes, ceux qui le regardaient, si il y en eut, purent apercevoir un morceau de flèche.
(D20=5)

d20 : 8

"Ceci n'est pas une exigence divine, mais il est de tradition de croire que pour faire fuir la malchance, et donc augmenter nos chances de voir nos souhaits se réaliser, il est de bonne augure qu'un des participants à la cérémonie réussisse une petite épreuve de force et de courage. De préférence, un participant lui-même malchanceux…"

"Veuillez tous nous montrer le dessous de votre morceau de pain, et vous saurez qui va relever ce défi ! "

Lucindiel chuchotta à Marion de regarder quel morceau était le plus brûlé… Elles scrutèrent leur morceau, puis tous les autres…………. Jusqu'à constater qu'Anselme, le seigneur Anselme en personne, allait représenter la colonie… s'il acceptait de se plier à la tradition…

"Messire Anselme, le pain des Euméries vous a désigné ! Vous pourrez prendre une autre part moins brulée... mais avant ca...
Que tout le monde s'écarte du feu et laisse le champs libre à notre compagnon. Il va avoir besoin de place et de vos encouragements..."

Lucindiel regarda autour d'elle, et commenca à craindre la réaction générale.
(Suite à venir)

Julien esquissa un bref sourire.