Tour 2.3.9 - Printemps 867: Quand passe la Caravane

[Sont présents : Anselme, Isen, Julien, Lhassa et Marion]

Ils marchèrent quelques heures en direction du gué. Anselme y était allé plusieurs fois et savait qu’il pouvait faire l’économie de suivre la rivière. Il prenait pour repère le plateau nu, cette grande masse rocheuse visible à plus de 10 kilomètres. Le plateau était en effet légèrement bombé et bien que sur ses flancs les arbres poussaient, la surface rocailleuse du sommet était en apparence exempte de toute végétation. En tout cas, vu de cette distance, rien ne semblait vouloir s’accrocher au sommet de cette formation. Il suffisait donc à Anselme de tenir le plateau à distance au sud pendant trois heures, puis de bifurquer pour l’avoir dans le dos pendant les deux dernières heures de marche. Le voyage fut agréable. Le vent était frais et vif, sans pour autant être froid.

Ils arrivèrent en vue d’un groupe de chariots, quatre au total, disposés en cercle autour de l’emplacement où Luci et Julien avaient installé le feu. Les chariots portaient la marque de la « Compagnie de la corne abondante », compagnie d’origine voedfrigeoise qui desservait pour l’essentiel le nord et le centre, soit le Govan, Prospertown et Ronce (« avec un aller à la foire annuelle de Pallas en Voedfriegie, parce qu’il faut bien revenir chez soi »).

Un homme d’armes les ayant aperçus avisa le maître de caravane de leur arrivée. Ce dernier se précipita à leur rencontre, arborant un large sourire. À son approche, Isen fit un pas en avant et leva la main. Il s’exclama haut et fort : « Voici venir le sire Anselme d’Olok, fils du chevalier Ambrose d’Olok »

L’homme s’inclina bassement : « Que le sire d’Olok soit le bienvenu parmi nous! Venez, venez! Joignez-vous à nous et mangeons pour que cette journée soit parfaite! », dit-il en Nordais de l’Ouest avec un lourd accent de l’Est, en faisant signe de le suivre.

Malgré le vent frais et vif, le soleil avait accompagner le groupe tout au long de la matinée.
Le vent qui soufflait sur la prairie faisait comme des vagues sur les hautes herbes et les corneilles jouaient sur le vent en faisant maintes acrobaties.
En chemin Anselme avait discuter avec Isen, d'où etait il, quelle était sa famille.
Au bout de deux heures de marche, Anselme surpris Marion en la prenant sous les bras et en la jetant en amazone sur le dos d'Antarès.
- " Accroche toi à la crinière petite, ou tu vas t'envoler ! " Lui dit il sur le ton de la plaisanterie, puis il ajouta.
-" Lhassa si le cœur t'en dis tu peux grimper aux cotés de Marion, nous avons encore plusieurs heures de marche à faire."
Au abords du bois des saules, ils avaient aperçus un groupe de chevreuil avec de jeunes faons de l'année, mais ils étaient trop éloignés pour les chasser, et ils n'étaient pas là pour ça.
En tout début d'après midi ils arrivèrent au campement de la caravane.
A l'invitation que l'homme lui fit il répondit:
-" C'est avec joie que nous partagerons votre repas, mes gens et moi. Vous nous conterez les nouvelles des pays que vous avez traversé ces derniers temps."

L’homme répondit, armé d’un grand sourire, en Astrien du Nord qu’il maîtrisait un peu mieux : « C’est un honneur de vous avoir parmi nous. Je suis Aderamas, marchand et maître de cette caravane. C’est avec grand plaisir que nous partagerons les nouvelles. Mais asseyons-nous ! Le repas sera long si vous écoutez toutes les rumeurs que nous avons embarquées avec nous ! » Il fit signe à sa femme d’installer des tabourets autour du feu pour les nouveaux arrivants. Celle-ci alla rapidement chercher ceux-ci dans un chariot et les disposa en surplus parmi le cercle de tabouret déjà présent. Aderamas la remercia d’un signe de tête.

C’était un homme dans la trentaine, aux traits grossiers, mais à la verve charismatique. Il était élégamment vêtu et parlait sans cesse avec tout un chacun sur un ton jovial et désespérément optimiste.

Une vingtaine de personnes occupaient le campement de la caravane. Outre Aderamas et sa femme Éliane, quatre hommes d’armes assuraient en effet la protection des trois conducteurs de chariot et de leurs femmes. Leur marmaille s’amusait autour du feu en petit groupe, conférant à l’endroit une atmosphère festive. Les enfants étaient habitués aux voyages et aucun ne s’éloignait du cercle des chariots sans être accompagné d’un adulte.

Quand tous furent assis, Aderamas s’installa à la droite d’Anselme tandis qu’une femme s’affairait à remplir de cassoulet les écuelles que servaient deux jeunes enfants aux convives. Aderamas reprit alors la parole : « Je parlerai sans faire l’économie de mes mots messire et vous rassasierez d’histoires des contrées, mais d’abord, éclairez-moi je vous prie, car je suis intrigué : que fait un fils du Govan si loin au sud ? »

Lhassa était heureuse de ce voyage qui la changeait de son quotidien, elle n'avait pas refusé l'offre du sire Anselme qui pour une fois semblait de fort belle humeur et s'était installée un moment derriére Marion avant de reprendre la marche.
Elle n'avait pas l'habitude et au bout d'un moment à cheval ses jambes avaient eu tendance à s'engourdir.
Arrivés au campement ils furent fort bien reçus par le marchand qu'elle parvenait presque à comprendre.
Elle n'osa prendre un tabouret et s'installa au sol pour manger, et voyant les enfants tourner et jouer s'approcha d'eux à l'issue pour leur montrer comment faire des flûtes en herbe, et en tirer des sons agréables.
Elle regardait cette caravane pleine de vie avec curiosité, les gros chariots semblaient pleins d'un tas de marchandises hétéroclites.
Elle se demanda s'il serait possible d'acheter quelques semences pour améliorer leurs cultures, il faudrait qu'elle prenne son courage à deux mains pour en parler au Sire Anselme ...

Anselme ne se sentait pas l'envie, une nouvelle fois, de se remémorer et de narrer son aventure depuis le jours
où il avait quitté, contre son gré, la demeure familial pour rejoindre son cousin Helmut, qui plus est était décédé.
Il avait plutôt envie d'entendre des choses nouvelles, de se changer les esprits.
L'homme qui lui faisait face allait lui en donner à entendre, mais celui ci en attendait de sa part au préalable.
Anselme préféra dire autre chose, quitte à faire un léger mensonge.
- " Je suis venu rendre visite à mon cousin établi dans les environs, un de ses chasseurs nous a signalé votre caravane, alors nous sommes venus en curieux vous visiter.
Peut être aurez vous des choses intéressantes que je pourrai rapporter à mon cousin ?
Voici sa fille Marion, et se sont les gens de mon cousin qui nous accompagnent.
Mais assez de présentation de ma pars, parlez moi de vous, des chemins empruntés et des aventures survenues, et mangeons ! "
Anselme dit cette dernière phrase plein d'entrain.

Marion manqua de s'étouffer avec son cassoulet quand elle entendit Anselme dire qu'elle était la fille d' Helmut.
Son tabouret vacillat, elle se rattrapa de justesse en jettant un regard noir au jeune noble.

Elle replongea son nez dans son écuelle et espérant vivement qu'on ne lui poserait pas de question et pensa: <<Il a fait de moi sa cousine, le bougre! Il ne manque pas d'air!!!>>

« À la bonne heure! » répondit Aderamas. « Il me fait plaisir d’accueillir une famille de noble sang, qui n’a pas peur de se vêtir pour le voyage! » dit-il en regardant la jeune Marion. « J’espère ne pas vous décevoir en vous narrant nos routes, car notre histoire est banale, nous ne sommes que des marchands après tout! » poursuivit-il sur un ton de fausse modestie. « Mais les routes que nous bravons pour faire prospérer ces contrées regorgent autant de bandits que d’aventuriers. Et ce sont leurs histoires, celles des aventuriers évidemment, ajouta-t-il en éclatant de rire, qui nous accompagnent dans nos pérégrinations… voyons voir, qu’est-ce qui pourrait vous intéresser… ». Aderamas marqua une pause, réfléchissant.

Éliane interrompit sa réflexion : « Il y a les Loyalistes en Voedfrigie mon chéri…
-Ah ! Oui ! du politique, quelle bonne idée ma douce ! Un sire du Govan saura apprécier les événements… Imaginez-vous que Solice de Walle, la fille du Baron Erns de Walle…
-Une chipie que je dis ! S’exclama Éliane
-Oui ma mie, mais n’oublions pas que c’est aussi une fidèle cliente de la compagnie, lui répondit Aderamas. Il faut dire que la petite n’est pas peu fière de sa beauté » dit-il à Anselme sur le ton de la confidence en se penchant vers lui. Cela eut pour effet de déclencher un fou rire parmi l’assemblée.

« Euh… vous ne faites pas partie des Loyalistes messire, non ? » s’inquiéta-t-il.

Anselme ne voulait pas se lancer dans des débats, il avait faim et voulait être au courant des derniers potins.
-" Non Pas, mais continuer votre narration, nous avons hâte de vous entendre."

Scrutant la réaction d’Anselme avec un brin d’inquiétude, Adaremas reprit : « Je demande, je demande, mais il ne faut pas vous vexer messire… Comme je disais, la dame Solice a permis aux Loyalistes de prendre le pouvoir. Elle leur a donné accès à la forteresse. Laissez-moi vous dire que ces dévots, ce ne sont pas des enfants de chœur… Et le baron le savait bien. Il a abdiqué sans résistance et s’est enfui vers Voedfrieg.

-Faut dire qu’ils n’y vont pas de main morte, ajouta Éliane.

-Et z’ont pas perdu d’temps pour mater la rue, renchérit d’un air sévère Oris, le vétéran parmi les hommes d’armes. Ça tapait fort, j’vous dis…

-Ça, il faut le dire ! reprit Aderamas. À peine entrés dans les jardins de la forteresse de Walle, leurs chevaliers dévalaient déjà les rues à la recherche des « truands ». Dois-je ajouter que leur définition de « truand » est assez large ?

-Vous pouvez carrément dire que tout c’qui est pas Loyaliste est truand ! tonna Oris.

-Disons que les gens de Walle serrent bien les fesses présentement… et les routes sont bondées de gens qui fuient la ville. À l’intérieur des murs, c’est désormais la loi de Sélik qui règne, dit Aderamas.

-Le sire n’est pas Loyaliste… alors n’ayons pas peur des mots mon cher, leur loi ne règne pas… elle « sévit », coupa Éliane.

-Oui… bon… il y a nuance en effet, mais le sire me semble apte à l’établir de son propre chef… En tous les cas, il ne faudra pas trop s’étonner si des réfugiés débarquent aux frontières ».

Aderamas fit signe à Éliane, en complétant cette phrase, d’apporter le cruchon de vin. Elle servit d’abord Anselme, puis Aderamas. Ce dernier reprit : « Ces informations sont de première main, vous avez pu le constater » dit-il en jetant un regard à Éliane. « Pour ce qui est des autres nouvelles, je dois vous mettre en garde, ce ne sont que des rumeurs glanées aux voyageurs. Vous plaît-il tout de même de les entendre ? »

Marion espérait qu'Anselme aquiesce à Aderamas. Bien que cette histoire de Loyalistes et de gens qui gouvernaient par la terreur lui ait laissé des frissons dans le dos,(et bien qu'elle ait eu un peu de mal à la comprendre), elle avait envie d'entendre d'autres histoires.

-" Rien de bien encourageant ce que vous me contez là ! De plus la Voedfrigie à frontière commune avec le Govan.
J'espère que le Govan saura tenir celle ci, nous ne voulons pas de ses fanatiques chez nous.
Souhaitons que le Baron Erns de Walle saura se reprendre et punira sa fille, bien que fort belle, l'ayant déjà entrevu, elle n'en a pas moins trahi son propre père. "
Comme pour lui même, Anselme pensa tout haut :
-" Je me demande si elle serait aussi belle et aussi fière, si elle se balançait sur le gibet au gré du vent ?"

Anselme résuma rapidement la situation à Lhassa en Azalais, et pour cela deux raisons :
Il n'avait pas emmener Lhassa pour qu'elle serve de potiche et il était préférable pour elle de savoir ce qu'il se passait dans le monde, même pour une esclave, tout cela dans le bien de la communauté de la Baronnie.
De plus Anselme pensa que Dame Margot eut appréciée.

Puis il posa le regard sur le reste du groupe qui l'avait accompagné et du menton dit au marchand.
-" Mais causer nous donc d'autres rumeurs, Aderamas, de plus agréable s'il en est.
Nous ne voudrions pas d'être d'humeur chagrine, n'est-ce pas Marion.
Et Julien ôte ce doigt de ta narine, tu vas tant l'élargir qu'un ours y viendra cet hiver pour y dormir."

Éliane sourit mesquinement : « Que le vieux Baron Erns s’occupe de sa fille, que voilà une bonne idée ! Il aurait dû l’avoir il y a bien des années, n’est-ce pas chéri ?

- Euh, si, si ma mie, répondit un Aderamas au regard fuyant.

- Ça lui aurait évité bien des ennuis et elle n’aurait peut-être pas fini au couvent la petite ! ajouta Éliane avec un sourire crispé en fixant toujours son époux ».

Aderamas soupira en se tournant vers Anselme, cherchant désespérément à changer de sujet. « Hélas messire ! Rares sont les bonnes nouvelles en cette partie du monde. Barchézok semble vouloir se montrer et Engor enflamme les âmes ces derniers temps… Je pourrais vous parler des nombreux brigands qui sévissent sur la route sud de Voedfrieg depuis des camps installés en Baxordie, et qui privent ainsi le Duché des ressources importées. Voedfrieg accuse d’ailleurs Baxord de ne pas contrôler le nord-ouest de ses terres et menaçait même d’intervenir… Je crois bien que cette menace sera mise en veilleuse, puisque le Duché n’arrive même pas à protéger les réfugiés qui sont des proies faciles…

Mais ce n’est pas le plus inquiétant ! Car ce que je viens de vous conter implique des conflits entre les hommes… La situation qui prévaut en Prospertown, de ce qu’on m’en a dit, semble bien plus sombre… »

De toute évidence, Aderamas possédait certains talents de conteur. Ses mots étaient pesés pour produire un effet inquiétant et il accompagnait ses phrases de geste et de faciès qui décuplaient cet aspect.

« On raconte qu’à Heardawn, sur la côte nord du Grand lac, ce ne sont pas à des hommes que les héros ont à faire face, mais à de petites créatures aux dents acérées qui percent les armures… Il y a un peu plus d’un mois, nous avons croisé un groupe de voyageurs qui disait les avoir vus de leurs propres yeux! Les créatures se sont infiltrées en masse dans la ville pour semer le désordre et la confusion. N’eût été d’un groupe de valeureux jeunes hommes, des étrangers de surcroît, le destin de la bourgade eut été funeste… euh… c’est là une bonne nouvelle messire, non ?»

Lhassa avait bien écouté les explications d'Anselme mais ne savait qu'en penser, cependant le marchand qui semblait si optimiste en ses propos semblait désormais tenir tout autre discours.
On aurait pu croire à l'entendre lui et sa femme qu'ils étaient directement concernés par la prise de pouvoir des loyalistes et se seraient eux même trouvés en exil , mais c'était certainement dû à la passion excessive qu'il mettait en ses propos.
Par contre ce qui était inquiétant c'est que l'état des routes aux frontiéres avait dû empirer, entre les réfugiés, les brigands et les créatures...Lhassa ne pouvait s'empécher de penser à leur gentille maîtresse partie en voyage, et de frissonner en pensant aux périls qu'elle aurait à affronter.
Aussi elle se pencha un peu pâle vers Anselme qui lui tradusait certains propos obscurs et lui chuchota:
-"Ces nouvelles ne sont elles pas déquiétantes pour le voyage de Dame Margot?"

-" Bien, vous savez quoi Aderamas, vous allez vous taire et arrêter de nous conter ces " bonnes nouvelles" pour le moment.
De ce genre de "bonnes nouvelles" on en a eut notre compte de notre coté."
Anselme fronçait les sourcils d'inquiétudes.
-" J'ai une parente sur les chemins, partie pour le Govan, et tout ce que vous nous dites est plus qu'inquiétant. Je voudrais m'assurer de son arrivée à destination, mais je ne sais pas par quel moyen pour le moment ? "

Anselme fini son vin et tendit sa coupette, attendant qu'on la remplisse et dit en Nordais
-" Pour finir ce repas avec plus de gaieté, Lhassa va nous chanter une chanson ? "
Anselme se tourna vers Lhassa et lui dit en Azalais:
-" Chante nous quelque chose."

( si pendant ma semaine de vacances Lhassa veut dialoguer avec les autres, faites comme si Anselme traduisait, dans un sens comme dans l'autre)

*Lhassa d'abord surprise ouvre de grands yeux puis se reprenant s'éxécute*

Je...je chanterais en Nordais de l'Ouest , afin que les paroles vous soient comprises, mais c'est un chant en Azalais au départ dont je vais tâcher d'adapter les rimes, une ode à la lune d'argent.

*Lhassa commence par siffler un air doux et vif dans sa petite flûte d'herbe pour se donner le ton, puis commence d'une voix claire*



"Blanche et pâle au firmament quand les alizées
Chassent et dispersent les nuages de leur souffle léger
Elle se dévoile enfin éclairant de sa douce lueur
Les terres en contrebas dissipant de la nuit ses peurs

Elle fait s’agiter les lacs grandir les marées
Quand en sa course lente au sein des nuées
Elle s’arrondit faisant s’asseoir les loups gris
Pour une prière modulée un languissant cri

Chant en hommage de celle qui diapre la brume
De ses lueurs argentées filet de rêve tissé
Plus douce aux aèdes que la fumée que l’on hume
Voile de fraîcheur sur la terre qui se doit reposer

Ronde enfin comme le ventre de la femme prégnante
Promesse de vie renouvelée d’une harmonie croissante
Douce utopie qui permet d’avancer vers l’espoir
D’un monde où l’équilibre saurait enfin prévaloir

Avançant dans le ciel pas à pas cycle renouvelé
Toujours revenant en l’arc de sa course décidée
Jamais ne renonce et distribue tour à tour
Sa lueur aux ombres comme aux joyaux des cours

Doux visage se reflétant dans les eaux de lapis lazuli
Rappelle parfois au cœur en ce parfait miroir liquide
Qu’est fugace l’instant de beauté car la vie est ainsi
Faite que parfois pour se voiler il suffit d’une ride "

[Fait un jet de "Performance(Cha)"]

Ouuuhla........

Ca sent le raté de traduction ou la maladresse de la débutante....

Je fais 5 au dé 20...+3 de performance "actrice"...donc un petit 8...

[lol, ton dé a les "blues"...]

Les auditeurs qui étaient encore debout s’assirent, appréciant la performance. Au fur et à mesure que les vers de Lhassa défilaient, la troupe semblait de plus en plus fascinée par sa grâce, à tel point que ses membres ne portaient plus attention à ce qui se passait autour d’eux. Même Anselme se laissait bercer par les mots de Lhassa qui l’avaient rendu paisible et affable, ce qui n’était pas une mince affaire. Julien la regardait, hagard, alors que son doigt, toujours dans sa narine, ne forait plus à la recherche d’un inespéré trésor.

Marion de son côté ne comprenait pas l’intérêt suscité par cette chanson. Lhassa, inconfortable, rougissait et chantait en fixant le sol. Sa prestation valait, au mieux, un repas frugal dans une auberge miteuse… Mendier n’aurait pas été moins payant.

Marion ne pouvait manquer de remarquer qu’elle n’était pas « sous l’emprise » de Lhassa comme semblaient l’être les autres spectateurs. De toute évidence, l’effet produit par son chant dépassait largement la qualité réelle de sa performance et la chanteuse elle-même, la voix nerveuse et parfois chevrotante, ne semblait pas en être consciente.
Lorsque Lhassa se tut, tout un chacun fut rasséréné, la tête bercée de rêve. Aderamas se leva en applaudissant et, les yeux pétillants de joie, en hurlant : « Bravo ! Bravo ! » Il fut suivi dans son mouvement par les autres membres de la caravane. Ce n’est qu’à ce moment que l’appel d’Anselme fut entendu et qu’on vint enfin remplir sa coupe.

Marion, l’air hébété, tentait toujours de comprendre ce qui venait de se produire sous ses yeux.

*Lhassa un peu honteuse et peu sûre d'elle termine sa prestation en rougissant puis va se rasseoir, ne comprenant visiblement pas non plus les réactions favorables des gens...Puis elle repense à la visite de Lorne Lemontagnais, à l'effet de ses paroles sur Marion et elle... et se pose des questions sur ce qui a bien pu se produire... *

Le temps passant, Aderamas entreprit de leur faire l’inventaire des biens disponibles à la vente, insistant chaque fois sur l’inégalable qualité de son matériel. Que ce soit un vêtement ou un poulet, il le décrivait avec force détail, ajoutant chaque fois que ce produit était particulièrement rare dans cette partie du monde. Anselme n’était pas dupe : une telle assertion était une tautologie.

Tel des fourmis, les membres de la caravane s’activait autour d’Aderamas pour apporter un échantillon du produit dont il parlait. À en juger par l’efficacité de la démonstration et le synchronisme de chacun, la mécanique de vente était bien huilée.

Parmi les nombreux trésors disponibles, on retrouvait :

1 métier à tisser à pesons
1 kg de haricot frais.
2 tonneaux de vin rouge de Westem
1 tonnelet de vin blanc d’Halandor
5 kg de farine de blé
Semence de blé (5 céréales)
Semence d’avoine (5 céréales)
20 poules
10 meules de fromage à pâte ferme de Westem
4 cordes
1 coffre de bois de 60 cm x 40 cm x 40 cm
1 cadenas simple
4 seaux
4 kg de savon
2 lampes
12 flasques d’huile
Des tissus de qualité moyenne, essentiellement du lin et du chanvre (plusieurs m2)
Des vêtements divers, de laine.
Brocantes en tout genre [vous n’avez qu’à demander et on verra s’il possède un exemplaire de l’objet convoité… Les marchands n’ont cependant aucun matériel militaire à vendre]

Lhassa avait charmé Anselme. Pendant ces quelques instants il s'était senti léger, ailleurs...
Encore envouter il avala une gorgée de vin, lentement, comme si il avait s'agit d'un nectar, prolongeant le plus longtemps possible l'instant magique.
-" Merci Lhassa, c'était... Il ne trouva pas les mots... Cette chanson m'a remis en mémoire une autre chanson que j'avais oublié..."
Anselme se leva, tira sur sa tunique pour la réajuster, et réuni toute la troupe qui l'avait accompagné jusqu'à la caravane, [Rappel des présents : Anselme, Isen, Julien, Lhassa et Marion] et devant les marchandises présentées il leurs demanda :
-" D'après vous qu'aurions nous le plus besoin à la Baronnie ? "

Isen s’approcha d’Anselme et lui dit à voix basse : « Je ne sais trop messire, tout me semble utile… mais avons-nous amené avec nous quoi que ce soit qui puisse être offert en échange ? »

*regarde les sacs de semence, de haricots, les poules et le fromage...bref tout ce qui se mange ou se séme avec envie...*

Marion désigna à Anselme le métier à tisser avec un vif interrêt. Puis elle lui montra aussi les cordes, les charpentiers en auraient sans doute besoin, et elle en avait pris une partie des leurs pour fabriquer des filets de pêche.

elle se souvenait des biscuits que lui préparait sa mère et se dit qu'avec de la farine et les oeufs des poules, Lhassa saurait peut être en faire elle aussi...

Pendant que les demoiselles faisaient des yeux ronds de hibou en regardant avec envie les marchandises, et qu'apparemment Julien rêvassait, Anselme chuchota à l'oreille d'Isen :
- " Pourquoi croyez vous que j'ai demandé à L'esclave de nous accompagner ? "