Tour 2.3.5 - Printemps 867: Le retour de la troupe

[Sont présents : Tous... mais vraiment tous là]

Margot les salua tous et s’enquit de la marche des événements durant leur absence. Ils confirmèrent qu’ils s’étaient attelés à leurs tâches avec zèle durant cette journée d’absence.

« Bien, que ceux qui sont valides poursuivent sur cette voie… Je prendrai quelques jours de repos pour soigner ces blessures. Méliore sera lui aussi au repos en attendant d’être complètement sur pied » dit-elle.

Alors qu’elle s’adressait au groupe, Anselme remarqua un sac posé dans un coin de la tente qui n’y était pas à leur départ…

Lhassa était trop heureuse de voir revenir tout le monde debout....valide ou presque, aprés avoir salué les arrivants elle fila vite se débarbouiller et se laver les mains avant de se rendre en cuisine.
Il y avait peu mais elle tâcha de faire au mieux avec ce qui était disponible afin de confectionner un bon repas pour les fiers combattants de retour qui devaient assurément être affamés ...
(jet de dé cuisine: 19 +4 =23!!!)

Anselme n’était pas mécontent de retrouvé la baronnie, c’est sur qu’il était loin de la confortable bibliothèque familial où crépitait la cheminée.
Le changement était radical !
Pourtant de voir que tout le monde était de retour dans la baronnie sain et sauf le réjouissait, il n’avait quand même pas le sourire aux lèvres, et ce n’est pas qu’il s’attachait à la troupe, mais au moins Dame Margot ne ferait pas triste mine pour la mort au combat d’un membre de la troupe.
La baronnie, aussi charmante soit elle, tout comme la baronne, n’était déjà pas très festive, un chagrin de plus n’aurait rien arrangé.
Elle avait déjà le chagrin de son défunt mari à souffrir, en souffrait elle vraiment encore à ce moment ?...
Anselme se laissa imaginer que oui, enfin peut être …

La saison avançait et Anselme ne savait pas encore si il partirait à la fin de l’été comme il l’avait évoqué dans les premières semaines de son arrivé dans, dans ce trou il fallait le dire.

Fatigué et affaiblit par sa blessure il souffla.
Entendre ces cris de joie, ces conversations qui s’entremêlaient, puis Agnès qui pleurait, lui agaçaient les oreilles. Il aurait voulut le calme plat.
C’est en détournant la tête pour ne pas avoir à affronter les yeux larmoyants d’Agnès, ne voulant pas avoir à lui rendre quelques signes de compassion qu’il aperçu un sac posé là, sac qu’il n’avait jamais aperçu auparavant.
-« Qu’est ce que ce sac fait là! » Lança-t-il sur un ton sec à Margot sans même s’en rendre compte.

Le ton avait tranché avec l’atmosphère générale. En dépit du caractère frugal du repas que Lhassa avait pu concocter, les saveurs étaient riches et les harmonies exotiques et parfaites, laissant rêveur ceux qui se délectaient d’un tel accueil. L’esprit était à la fête et ce repas exquis complétait un tableau déjà enivrant.

Les conversations s’estompèrent, réduites au murmure alors que la plupart des regards s’étaient tournés vers Anselme. Margot chercha un moment de quoi il était question en levant un sourcil interrogateur, puis aperçut le sac « oublié » du voyageur.

« Je n’en sais rien…, je ne me rappelle pas avoir vu ce sac auparavant », dit-elle en s’approchant de l’objet.

Marion prit la parole pour expliquer ce qu'était ce sac:

<<Il a été oublié ici par un voyageur solitaire.
L'homme est arrivé et a demandé l'hospitalité du feu. Nous lui avons offert le repas il s'est reposé un instant puis il est reparti. Il avait l'air un peu étrange, mais il s'est montré poli et il ne semblait pas avoir de mauvaise intention.
Il a oublié ce sac, j'ai essayé de courir pour le ratrapper, mais quand j'ai remarqué le sac il était parti depuis trop longtemps. Depuis, il n'est pas revenu le chercher.>>
*Elle baissa les yeux, un peu honteuse d'avouer qu'elle avait fouillé*
<<Ce sac contient des livres, reprit-elle timidement. J'ai préféré l'ouvrir, pour m'assurer qu'il ne contenait rien qui aurait pu s'abimer, comme de la nourriture par exemple, se justifia-t-elle.>>

Marion ne jugea pas utile de préciser les détails de leur étrange conversation avec Lorne à propos de magie et du cube encore plus étrange qu'il avait offert à Lhassa, elle aurait trouvé dommage qu'on le lui reprenne.

Elle se leva prendre le sac et le posa devant Anselme et Margot.
<<Moi, je ne sais pas lire, mais j'aimerai beaucoup apprendre.>>

Anselme entendant Marion ouvrit de grands yeux étonnés puis au fur et à mesure que Marion narrait l’histoire il fronça de plus en plus les sourcils.
-« Hum… » Fit Anselme jetant un regard à Lhassa, sans que personne ne sut exactement si ce « hum » concernait l’étrange voyageur ou s’adressait à Marion et Lhassa comme une reproche d’avoir accueillit un étranger hors de leurs présence.

Marion se leva prendre le sac et le posa devant Anselme et Margot.
-« Moi, je ne sais pas lire, mais j'aimerai beaucoup apprendre. »
Anselme posa un regard sur Marion ce demandant à quoi cela pourrait lui servir de savoir lire ?
Pour le moment il n’en voyait pas l’intérêt et connaitre le contenu du sac lui semblait plus urgent.
-« Voyons ce que contient ce sac, vous permettez ? » Demanda-t-il à Margot alors qu’il avait déjà une main au dessus de l’ouverture du sac.

Sous le regard sourcilleux d'Anselme Lhassa ne peut s'empécher de poser sa main sur une protubérance de sa robe, une poche au niveau de la hanche, elle qui ne devrait rien posséder....

D’un petit geste de tête, Margot fit signe à Anselme de procéder à la fouille. Il ouvrit donc le sac, découvrant les trois ouvrages reliés. Le premier livre, en cuir noir, était écrit en Azalais par un certain Darwald Leroux et s’intitulait « Maître et élèves ». Les premières lignes de l’introduction suggéraient que c’était un traité de pédagogie. Une note en page titre indiquait qu’il avait été transcrit par le scribe Slethos de la bibliothèque d’Azalvae pour la somme de 8 pièces d’or. Anselme constata qu’il n’était pas fait mention de traduction et en conclut qu’il devait être dans sa langue d’origine. La copie était d’excellente qualité.

Le livre de cuir usé était de qualité bien moindre, comme le suggérait son état. La page titre indiquait que ce livre, « Misanthropie et Misogynie », était un traité de psychologie, œuvre de Goderic Demens. Il y avait une mention en bas de page expliquant que le livre était une traduction en Astrien du nord d’une œuvre rédigée en Azalais, mais la copie n’était pas signée.

Enfin, le livre de bois était particulièrement attrayant. « Au bord du feu » était un recueil de chanson, partition incluse, en édition bilingue Azalaise/Astrien du sud. Il regorgeait de notes sur la manière d’interpréter les œuvres, sur les accompagnements les plus propices à chacune, sur les méthodes interprétatives permettant d’induire chez l’auditeur une émotion et plein d’autres éléments qui faisait de ce livre une source majeure sur la question.
Anselme trouva enfin au fond du sac le petit coffret de bois. Glissant le couvercle, il y découvrit deux pots d’encre de couleurs différentes : un d’encre noire et un d’encre bourgogne.

De son côté, Margot observait d’un œil intrigué Lhassa qui trépignait.

Julien se regalait. La vie semblait belle, les gens heureux. Bien sur, il fallait que le vieux grinche un coup, mais les livres qu'il degota attirerent l'attention de tous et Julien en profita pour quémander du rab à Lhassa qui d'ailleurs n'avait pas trop l'air dans son assiette, justement.

Au fur et à mesure qu’Anselme sortait les livres du sac, son visage s’éclairait de joie. Il n’avait jamais exprimé autant sa liesse depuis son arrivé le premier jour.
Et depuis la bataille contre ces Gob's, harassé de fatigue et du fait de sa blessure, il n’avait que peu montré un caractère amène.
Tant de connaissance dans cet endroit perdu, c’est comme si Drom avait décidé de mettre une marque en ce lieu pour le sortir de son ignorance (je parle du lieu bien sur, pas d’Anselme)
C’est comme si le soleil avait décidé que désormais il se lèverait en cet endroit oublié de tous… Oublié…Jusqu’à maintenant.
Il ne put que dispenser sa joie.
-« Regarder, mais regarder donc ! » Dit-il dans un état d’excitation tout en montrant les livres à l’assemblée, sans pour autant les lâcher.

-« Le premier livre est écrit en Azalais par un certain Darwald Leroux et s’intitule « Maître et élèves. C’est un traité de pédagogie. Je vais garder celui par devers moi.»
Il posa ce premier livre à ses côtés.
-« Dame Margot si vous voulez y jeter un coup d’œil, je pourrai même vous en faire lecture et traduction si cela vous sied ! » Anselme ne pouvait cacher son excitation.

Il prit le second livre l’examina et le passa à Margot en lui expliquant :
- « Misanthropie et Misogynie …C’est un traité de psychologie, œuvre de Goderic Demens. Il y a une mention en bas de page expliquant que le livre est une traduction en Astrien du nord d’une œuvre rédigée en Azalais, mais la copie n’est pas signée.
Tenez Dame Margot. » Dit Anselme lui tendant le livre à bout de bras.

Enfin, il sortit le dernier livre du sac. Fait de bois il était particulièrement attrayant.
Il le feuilleta rapidement, comme il avait fait pour les deux autres livres.
-« Au bord du feu, expliqua t’il, est un recueil de chanson, avec leurs partitions, en Azalaise/Astrien du sud.
Il semble être un fabuleux livre pour qui veux étudier la musique, mais faut-il peut être déjà quelques notions en cette matière ?
IL passa ce livre à Margot pour qu’elle puisse le feuilleter à son tour.

Anselme soulevant le sac pour le poser à ses cotés, se rendit compte que le fond du sac se balançait ?
Il y fourra sa main et trouva au fond du sac un petit coffret de bois. Glissant le couvercle, il y découvrit deux pots d’encre de couleurs différentes : un d’encre noire et un d’encre bourgogne.
-« Ô Joie, Ô Bonheur, de l’encre Dame Margot de l’encre ! Vous rendez vous compte Dame, nous allons pouvoir écrire !
Manque plus qu’une plume d’oie ou d’autres volatiles faute de mieux, et un support pour écrire. » Ajouta t'il pour lui-même, mais à voix haute.
Il prit le premier livre en main et le re feuilleta, mais plus lentement cette fois, en oubliant de demander plus d’explications à Marion et à Lhassa sur tout ceci, du moins… pour le moment.

Lhassa regardait les livres avec envie, des livres en Azalais pour certains d'aprés les dires d'Anselme, des livres qu'elle avait vu lorsque Marion avait examiné le contenu du sac....mais des livres qu'elle serait bien incapable de lire...

Se détournant elle se mit prestement au travail pour débarasser les écuelles vides abandonnées au sol et aller les laver, elle avait hâte de pouvoir se replonger dans l'étude de l'étrange cube laissé par le voyageur. Au moins le repas avait eu l'air de satisfaire les courageux combattants.

Fatiguée mais heureuse Lhassa alla s'installer prés du feu, tout le monde semblait pris à ses occupations, elle en profita avant d'aller dormir pour apprendre à mieux manipuler le curieux objet. Elle avait désormais compris comment rejoindre certains des étranges symboles et s'attachait à comprendre la façon de rejoindre les autres...

Margot, amusée, regarda Anselme soudainement animé d’une passion. Elle était elle aussi sensible aux livres, mais pas à ce point. Elle était heureuse qu’il se laisse enfin emporter par la joie du retour.

Elle feuilleta un moment les livres puis aperçut Lhassa dans son coin, concentrée sur son cube, et s’en approcha. Lhassa sursauta à son approche et Margot tendit la main. Lhassa baissa les yeux et lui remit, honteuse, le cube.
Margot fronça un sourcil. Elle prit le cube dans la paume de sa main et le regarda sous différents angles. Elle eut un petit sourire et prononça les différentes runes qui y étaient inscrites, « wu », l’air ou le haut, « inda », la création, « enul », l’intérieur ou le corps… Autant de concepts qui se réduisaient en elfe à une ou deux syllabes. Il devait bien y avoir une vingtaine de concepts disséminés sur le cube.

Elle tendit le cube à Lhassa qui approcha lentement sa main. « Enseigner… sons… bientôt… », dit-elle en inclinant la tête. Puis, elle retourna au sein du groupe.

Anselme toujours absorbé par le livre qu’il tenait en main ne remarqua qu’à peine la conversation entre Margot et Lhassa.
Quand Margot revint au sein du groupe il lui dit :
-« Avez vous remarquée ? Tous les livres sont en langues Azalaises, avec des traductions pour deux d’entre eux. J’aurai bien aimé rencontrer ce personnage et lui parler…Tant pis.»
Il fit une pause, puis reprit :
-« Il faudrait que nous ayons une discussion, sur les derniers événements, ainsi que sur ce trésor. (en désignant les livres) Il serait impensable de ne pas utiliser les ressources qu’ils contiennent, et je voudrais vous parler de notre…de votre protection, Dame, ainsi que celle de la communauté qui je sais vous est chère.

« Je suis bien d’accord avec vous Sire Anselme » répondit Margot. « Ces livres viennent de loin, tout comme ce voyageur. S’il les a oubliés ici, il vaut mieux que nous en profitions. Ménoren seule sait s’il survivra aux routes du pays ».

Elle marqua une pause, se leva, et retira le fourreau qui était toujours à sa ceinture, avant de se rasseoir en déposant son arme à ses côtés. « Vous avez raison aussi en ce qui concerne notre sécurité » reprit-elle en insistant légèrement sur le « notre ». « Nous sommes revenus victorieux cette fois, mais il ne serait pas sage de ne pas considérer les dangers futurs. Ne nous laissons pas endormir par cette victoire… Puisque vous parlez avec tant de sagesse, fils du Govan, avez-vous quelque chose à proposer ? »

-« Merci Dame Margot. »

Anselme s’éclaira la voix, puis sur un ton sérieux… en avait il eut d’autres jusqu’à maintenant ? Il prit la parole en ses termes.
-« Puisque nous avons récupéré des arcs, ces demoiselles pourrait en apprendre le maniement.
En cas d’attaque les archers pourraient nous couvrir sans aller à la ficelle. j’avoue que moi-même si je pouvais me perfectionner au tir. Il faudrait fabriquer des flèches également.
Qui ici est le plus apte à nous enseigner cela ?

Je propose également que Julien continue l’entrainement au combat rapproché, d’autres pourraient se perfectionner.
Il faudrait ériger soit une palissade ou un petit fortin, voir les deux, enfin de quoi nous retranchés en cas d’attaque. Je n’ose imaginer ce qu’il serait advenu si ces affreuses créatures avaient attaqué la baronnie, prit au dépourvu qu’aurions nous fait ?
On pourrait peut être piégé alentour, mais il ne faudrait pas que l’un de nous s’y fasse prendre ? Qui sait faire des pièges ici bas ? Je veux dire de vrai pièges, je ne parle pas de piégés des grives !

Voilà déjà pour les bases, Dame Margot si vous avez des choses à rajouter… Ou si d’autres on des idées ?

Pour les livres, il y a ce traité de pédagogie « Maître et élèves » Je pourrais enseigner les bases de la lecture, voir de l’écriture aux plus méritants, ou bien à ceux que vous en jugerez digne Dame, à vous de choisir.
Si cette baronnie pouvait être un peu moins illettrée.

Pour cela et la protection il va falloir prendre sur notre temps de repos, pas question de délaisser nos taches, certains ou certaines (fait le tour de tout le monde d’un regard inquisiteur) trouverait là matière à se dérober à leurs taches.
Il faut que nous soyons prêts à affronter l’hiver lorsqu’il sera là.

Que pensez-vous de tout cela Dame Margot ?
J’aurais aimé que chacun donne son avis… pour une fois. »

Margot sourit et garda le silence afin de ne pas monopoliser la parole. Elle les regarda tour à tour, les invitant à s’exprimer.

Constatant que personne ne désirait prendre la parole, Margot rompit le silence : « Je suis bien d’accord pour que deux personnes se voient confier les arcs courts et apprennent le tir à l’arc … Isen pourra enseigner à tirer lorsqu’il ne s’occupera pas d’entraîner Julien. Quant à fabriquer des flèches …, il faudra voir qui peut se mettre efficacement à cette tâche. Je doute que nous en possédions le savoir-faire.

Pour ce qui est des pièges, Barbenfeu est le plus à même d’en construire et de les dissimuler, mais il me semble plus utile à la chasse pour le moment. Quant aux fortifications… je doute que nous ayons les moyens d’en construire d’efficaces pour le moment. Il nous faudrait plus de bois, peut-être des pierres aussi… ce dont nous de disposons pas en quantité suffisante.

Nos ressources sont maigres, tant en bras qu’en matériel. Il faut demeurer conscient du danger, mais il ne faut pas hypothéquer notre développement. Apprendre le maniement des armes serait déjà un pas dans la bonne direction ».

*Lhassa s'avance timidement*

Peut ...peut être second champ? Un pas suffire pour tous je crois, je crains...Et conserver, fumer? sécher? de la viande pour l'hiver?
Protéger être bien et bon, mais...faim être grand ennemi l'hiver, ennemi qui se rire des barriéres.

*baisse la tête puis se recule timidement*

Dépité Anselme secoua la tête en regardant l’assemblée, puis il s’adressa à la baronne.
-« Nous ferons selon vos désirs Dame Margot. Quand à toi Lhassa tu as bien parlée, et quand aux autres… »
Anselme prit une respiration…
-« On vous donne l’occasion de vous exprimez librement et voilà ce qu’il en sort ? Rien !
C’est le supplément de taches qui vous effraient ou bien ! On aurait mieux fait de vous laisser là où vous étiez. »

Se tourne de nouveau vers Margot.
-« Et c’est avec cela que vous voulez édifier votre baronnie ! (désignant le groupe de la main) Hé bien je vous souhaite bien du plaisir. Des ignares et qui ne seront même pas capables d’assurer votre sécurité ! »
Anselme se leva et se dirigea vers la sortie de la tente.
-« De l’air ! Il me faut de l’air ! Ou bien je vais faire un malheur ! »
Puis il sortit en rogne.

(chié, faut pas fermer le post par erreur sinon faut recommencer, grrr)
(chié, d'autant plus si on poste entretemps!)

Luci n'avait pas encore pris part à la conversation depuis leur retour. Elle s'était assise, la fatigue de leur aventure et de leur courte nuit l'ayant rattrapée. Elle gardait à l'esprit tous ces évènements et refléchissait également à la signification du passage de l'Etranger en leur absence... Quand Anselme haussa le ton, elle s'empressa de se lever et de l'interpeller avant qu'il ne sorte :

- Si je puis me permettre, hum, tout ce que vous dites est juste, Dame Margot, Messire Anselme. Il y a tant à faire, et ce sera à vous de décider de nos priorités... Puissent les Dieux vous inspirer les bons choix. Toutes les personnes ici présentes sont sans doute dépassées, comme moi, par ce qui leur arrivent. Mais ils sont tous vaillants, et mettent du coeur à l'ouvrage ! Il est honorable de votre part et de la part de Dame Margot de nous demander nos avis, mais notre manque d'expérience nous empêche de parler... Enfin, c'est ce que je pense, je ne devrais peut-être pas parler en leur nom......
Donc, en ce qui me concerne, je ne sais pas me battre. Et je ne pense pas que mon rôle soit de me battre. Cela dit, je peux admettre que sans compétences de cet ordre, si nous sommes attaqués, je risque d'être une gène pour vous. Et le Feu Sacré doit être protégé également. Je suis donc prête à... prendre part à vos entraînements éventuels... si vous le jugez nécessaire.
Ensuite, je sens que ces livres ne sont pas arrivés jusqu'ici par hasard. Ce serait un honneur et une chance d'apprendre à lire en votre compagnie. Tout le monde devrait saisir une chance pareille. C'est une merveilleuse opportunité qui s'offre à nous, même si d'autres affaires plus urgentes requièrent notre attention. Ce sera à vous de voir...
Je vous remercie de veiller sur nous aussi bien, et je prie pour que chacun continue d'y mettre du sien en suivant vos exemples, Dame Margot, Messire Anselme.

Luci finit par un sourire humble, destinés tant à ceux qui l'avaient comprise qu'aux autres.

Julien ne put s'en empecher... Il fit un magnifique pied de nez au pan de la tente qui se rabattait sur Anselme.

"Faudrait qu'on arrete de nous prendre pour de la grotte, qu'on me donne une pioche ou une épée, et on verra ou qui en a des feignasses !"

Puis il s'essuya le nez de la manche d'un geste rageur et regarda l'assistance d'un air de défi.
"Il a pas le droit de nous parler comme ça, c'est même pas juste !"

Margot lança à Julien un regard sévère : « Prend garde à tes paroles Julien, car tu n’es pas de son rang et s’il venait à l’entendre et à s’en plaindre, je devrais te châtier. J’ai constaté tes œuvres depuis notre arrivée et je sais que tu as largement contribué, même au-delà de ce qui t’avait été demandé. Je te promets l’occasion de faire tes preuves et d’en retirer les honneurs, à commencer par cette bête que tu as rapportée du gué. Pour ce qui est de la justice, prends exemple sur Luci et laisses-en les dieux juges ». Margot regarda l’assistance et ajouta : « cet avertissement vaut pour tous. Je ne punirai pas sans raison les membres de notre communauté, mais ne me forcez pas la main. Sire Anselme peut être… moins… mmm… « agréable »… parfois… mais il n’en demeure pas moins sire par la volonté des dieux ».

Anselme était sorti de la tente et s’en était éloigné avec les paroles de Luci et de Lhassa en tête.
Avant de sortir il avait marqué une pause pour écouté l’avis de Luci tout en la regardant parler.
L’elfe avait émise un avis, l’esclave aussi… Puis le pan de la tente avait fait disparaitre le fils d’Olok.

Il était allé retrouver Antarès et l’avait mené au bord de la rivière, là tout en lui peignant sa longue crinière noire, il repensait à ce qu’il s’était passé depuis qu’il avait vu son cousin pour la dernière fois et ce qui c’était passé jusqu’à aujourd’hui.
Que pouvait lui vouloir les dieux pour l’avoir envoyé là ?
Au loin, en direction de la forêt de Findur il entendit le hurlement d’un loup. Bon ou mauvais présage ?

[Question : en quelle langue s'est exprimée Luci?]

Antarès s’ébroua et se recula, piochant nerveusement des sabots sur le sol en s’éloignant de la rivière. « Holà, du calme ! ». Anselme s’approcha et posa sa main sur l’encolure en tentant de le rassurer, sans grand succès. Anselme, sur ses gardes, observa les environs. Il remarqua alors ce qui avait dérangé Antarès : à environ une centaine de mètres d’eux de l’autre côté de la rivière, juché sur une grande pierre plate qui surgissait du sol, se tenait un grand loup blanc qui les toisait, silencieux, avec un air de défi. Il était massif et devait bien faire 1m60 au garrot. Beaucoup plus que ce qui était normal dans cette région en tout cas. Anselme n’en avait jamais vu d’aussi gros. D’autres hurlements retentirent, beaucoup plus loin au nord, mais le grand loup ne leur répondit pas. Il resta là, immobile, quelques instants puis fit volte-face et disparut en direction du nord avant qu’Anselme ne se soit remis de l’émotion. Antarès retrouva instantanément son sang-froid.

Pendant ce temps, dans la tente, Margot s’approcha de Lucindiel et s’adressa à elle en elfique : « Tu laisseras aux autres le soin de se battre pour le moment, car tu es plus utile à la colonie dans d’autres domaines. Lhassa a un étrange objet en sa possession… celui-ci porte des runes elfiques. Tu parles bien sa langue, je voudrais que tu lui enseignes leurs significations. Comme toi, je ne crois pas que ces livres se soient rendus chez nous sans le secours de Ménoren, et il en va de même pour ce cube qui a été confié à Lhassa.

Nous verrons pour les priorités des autres, mais pour les tiennes voilà ce qu’il en est : veille sur le feu sacré et aide Lhassa en lui apportant de l’argile comme il était prévu. Profites-en pour lui enseigner les rudiments de la langue de chez toi, car l’azalaise est vive et apprend vite… »