Tour 2.3.6 - Printemps 867: Anselme et l’unique nain

[Sont présents : Anselme et Barbenfeu]

Barbenfeu avait vérifié son matériel et refermait son sac à dos, le laçant solidement afin qu’il ne s’ouvre pas en route. Le nain avait sa hache en bandouilère, « pour les gibiers plus agressifs » comme il se plaisait à dire. Le matin était frais et une fine rosée couvrait les jeunes pousses d’herbes…

Anselme sortit de la petite maison et s’étira.
Les lueurs de l’aube apportant avec elle encore quelques fraicheurs en cette saison Anselme avait passé sa cape sur ses épaules.
Un nain se trouvait non loin de lui, ses gros pieds enfoncés dans l’herbe humide, équipé de pied en cape, on aurait dit un mercenaire s’apprêtant à rejoindre quelques compagnies pour partir à l’assaut d’une forteresse.
Anselme sourit et héla le nain.
- « Hé Barbenfeu, bonjour à vous, où allez vous de si bon matin ? »

- Rom freidher ! Messire… z’avez quitté le bateau ou quoi ? La dame nous a d’mandé de poursuivre la route… alors j’poursuis. M’en vais chercher not’ pitance au pied du Mont Lazir, Rom freidher ! Avec le printemps, les Yolms vont vouloir retourner en hauteur… Comme y’a du ch’min à faire jusque là, j’vais pas traîner ici à attendre le jour !

Barbenfeu soupira profondément en roulant les yeux comme si la réponse relevait d’une évidence peu commune. « Les Yolms… vous savez bien… les grands béliers… dans les montagnes… m’enfin, z’êtes pas de la montagne vous… L’hiver, ils descendent dans les vallées, et l’été, ils r’montent se mettre à l’abri… C’est là qu’il faut les prendre, parce qu’après, si t’as pas d’ailes, bonne chance pour les courser… ».

Puis, Barbenfeu tapota son sac : « Et pour c’qui est du fatras, sauf vot’respect, avec les gobs dans la région, c’est pas un nain qui va partir allège, Rom Freidher !».

Anselme prit le temps de réfléchir avant de répondre, du moins il en eut l'air.
-" Des béliers dans la montagne ?... A pars les bouquetins qui y ressemble, je ne vois pas."
Anselme se gratta le sommet de la tête.
-" Hé bien non je ne connais pas les "Yolms", ramenez nous en un qu'on voit à quoi cela ressemble."
Anselme marqua une pause puis il reprit.
- " Pour votre équipement , vous avez raison on ne sait pas sur quoi vous pourriez tomber, d'ailleurs je suis étonné que Dion ne vous accompagne pas ? ...
C'est vrai qu'il va avoir fort à faire avec l'édification du rempart.
Anselme marqua une nouvelle courte pause puis il reprit de nouveau.
- " Dites moi, heir Barbenfeu, si vous pouviez me trouvez quelques bonnes plumes pour fabriquer des flèches, cela me serai fort utile. Des plumes d'oies sauvages serait l'idéal. De plus je pourrai en utiliser certaines pour écrire"

-M’en souviendrez sur la route, sire. Si j’croise l’bon oiseau, z’aurez vos plumes…»
Barbenfeu lança son sac sur l’épaule et se saisit de sa lourde arbalète en grommelant quelque chose en nain*. « Si y’a rien d’autre pour vot’plaisir, j’vais y aller moi… »



*(hars schmet losmel braduïr marsenhaft Saï-Singel rom freidher. traduction libre : « pourra s’les mettre au c** et jouer les danseuses de Saï-Singel, sacrebleu »).

-" C'est ça, allez y et tacher de nous rapporter de quoi nous sustenter."
Puis Anselme sans plus attendre se dirigea vers le bord de la rivière. ( En D6 pour les curieux.)